La nouveauté, avec ce rapport accessible en ligne, consiste dans la possibilité d'interroger le site pour un aéroport donné, à une date donnée ou pour un vol précis.
Il est également possible d'effectuer des recherches par espèce animale : on peut ainsi découvrir combien d'incidents ont été provoqués par des alligators en Floride à l'aéroport d'Orlando entre 1995 et 2005, ou si le hibou des marais a jamais détruit un turboréacteur à l'aéroport O'Hare de Chicago.
Un des plus touchés avec l'aéroport Kennedy à New York, O'Hare a connu 1.567 incidents de 1998 à 2008, et Kennedy 1.444. Environ 3% des dégâts sont substantiels, précise la FAA.
L'aviation civile étudie depuis le début des années 1990, en collaboration avec les ministères de l'Agriculture et de la Santé, les dégâts causés aux avions par la faune, essentiellement les oiseaux, mais aussi les opossums, mouffettes, ou reptiles sans doute happés au décollage. Les collisions avec les oiseaux sont les plus graves parce qu'elles surviennent en vol, causant un réel danger si les moteurs de l'appareil sont endommagés.
Le rapport publié en 2008 faisait état de 107.620 incidents en 18 ans, impliquant 191 espèces animales sur tout le territoire américain. Ces cas, signalés par les pilotes ou les aéroports, ne représentent qu'une petite partie de la totalité des incidents, souligne la FAA. Mais il n'avait jamais été possible d'effectuer des recherches détaillées, l'aviation ayant longtemps été réticente pour des raisons de sécurité. Dans un communiqué de presse, la FAA souligne avoir "décidé que la publication des données ne présentait pas de danger pour la sécurité aérienne".
Si le document de 2009 est peu disert et permet essentiellement d'obtenir des faits précis mais très laconiques déclinés sur des tableaux -JFK, 3 août 2008, Delta Airlines B737-800, hirondelle rustique, et une lettre indiquant le niveau du dégât-, le rapport 2008, qui portait sur 18 ans, comporte de longues digressions analytiques. "Les spécialistes de l'aviation civile et militaire reconnaissent que les menaces posées à la santé et la sécurité par les collisions avec la faune sauvage sont en hausse", souligne le rapport qui rappelle que depuis 1988, 219 personnes sont mortes et plus de 200 appareils ont été détruits des suites de ces collisions.
Sur 70 pages, le document est illustré par des photos saisissantes de carlingues gravement endommagées et éclaboussées de sang, d'oiseaux réduits en bouillie, ou de plumes émergeant d'une hélice.
Une des plus poignantes est sans doute la photo d'un pygargue à tête blanche, un grand rapace également nommé "aigle de mer", gisant parmi des éclats de verre sous un siège. Le rapace a "traversé la vitre d'un hélicoptère Schweizer 300 le 3 juin 2007 dans le Minnesota", précise le texte. "Le passager a été assommé et a perdu connaissance, et le pilote a pu poser l'appareil avec l'aigle mort à ses pieds", poursuit le commentaire.
En janvier dernier, un Airbus A320 de la compagnie US Airways a réussi, grâce à la bravoure du pilote, à amerrir miraculeusement intact sur l'Hudson à New York, après que ses 2 moteurs eurent été endommagés par un vol d'oies sauvages.
AFP/VNA/CVN