"Je suis extrêmement content du changement de politique des États-Unis, qui abandonnent la confrontation pour le dialogue et le respect mutuel", a déclaré à la presse M. ElBaradei, actuellement à Pékin pour une conférence internationale sur l'énergie nucléaire.
"J'ai dit à mes collègues iraniens qu'il devait y avoir réciprocité et qu'ils devaient tendre la main et ce que nous avons entendu de l'Iran est également assez différent, il y a un ton beaucoup plus modéré", a-t-il dit.
"Je suis très optimiste sur cette approche tout à fait nouvelle et j'espère qu'elle marchera", a ajouté le directeur général de l'AIEA.
L'ambassadeur iranien auprès de l'AIEA, Ali Asghar Soltanieh, a toutefois appelé les États-Unis à "transcrire leurs propos en véritables actions". "Ils doivent traduire ces mots en actions, changer fondamentalement leur politique étrangère, particulièrement vis-à-vis de l'AIEA", a-t-il déclaré, en marge de la conférence.
Mohamed ElBaradei a suggéré à l'Iran des voies pour confirmer ce qu'il considère comme des avancées, notamment la mise en place de mesures pour permettre les inspections demandées par l'AIEA.
"Ils pourraient (...) nous permettre de visiter certaines installations comme le réacteur à eau lourde par exemple et ils doivent présenter leurs propres suggestions sur la manière de bâtir la confiance". "L'idée est avant tout de (nous) rendre confiants dans le fait que leurs buts sont exclusivement pacifiques", a-t-il insisté.
Sur la dénucléarisation dans la péninsule coréenne, M. ElBaradei a appelé le 20 avril à une reprise rapide des pourparlers à Six afin de permettre un retour de ses inspecteurs sur place.
"Nous allons peut-être traverser une période de confrontation (...), mais j'espère qu'elle sera courte et que les discussions à Six reprendront et que l'AIEA pourra retourner" à Pyongyang, a déclaré le chef de l'AIEA.
"Mon point de vue personnel est qu'il n'y a pas d'autre solution que le dialogue", a estimé M. ElBaradei. "Ce n'est pas en montrant ses muscles et en allant forcément au Conseil de sécurité qu'on résoudra ces questions, mais seulement en essayant de s'attaquer à la racine des problèmes et en s'engageant dans un dialogue direct", a jugé le 20 avril le directeur général de l'AIEA, évoquant beaucoup de "mauvaise gestion" dans le processus international pour convaincre Pyongyang.
Malgré tout, il s'est déclaré "optimiste sur l'approche" (des discussions à Six). "L'approche consiste à éviter la confrontation et à essayer de trouver un terrain d'entente pour travailler ensemble", a-t-il dit.
AFP-XINHUA/VNA/CVN