Aides de la Fed : une "piqûre de rappel" pour les pays émergents

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a estimé vendredi que la panique suscitée dans certains pays émergents par la réduction du programme d'aide de la Fed devait les inciter à accélérer leurs réformes économiques.

Selon le chef de l'OCDE, Angel Gurria, la décision sur la réduction du programme d'aide de la Fed était inévitable et les pays émergents auraient dû se préparer depuis longtemps.

La réduction des achats mensuels d'actifs de la Fed et les attentes d'une remontée des taux américains incitent les investisseurs à se retirer de pays émergents comme l'Argentine, l'Inde, la Russie, l'Afrique du Sud ou la Turquie, dont les devises se sont fortement affaiblies ces derniers mois.

Selon le chef de l'OCDE, Angel Gurria, la décision de la Fed était inévitable et les pays émergents auraient dû se préparer depuis longtemps.

"Ce n'est pas le problème de la fin des aides (de la Fed), cette fin était prévisible, inévitable et souhaitable, parce qu'elle signale le retour à la normale", a-t-il déclaré à Sydney à l'occasion du sommet du G20.

"Qui sont (les pays) qui souffrent le plus ? Ce sont ceux qui présentent les plus forts déficits courants, ceux qui avaient toujours des réformes à réaliser" avant l'annonce de la réduction des mesures d'assouplissement monétaire de la Feda estimé Angel Gurria. "C'est une piqûre de rappel (...) qui dit: accélérez vos réformes", a-t-il dit.

Pour le ministre indonésien des Finances, Muhamad Chatib Basri, la réunion des gouverneurs centraux et des ministres des Finances du G20 ce weekend à Sydney doit être l'occasion pour les grandes économies d'entendre les préoccupations des émergents.

"Je comprends qu'un monde normal soit un monde sans "quantitative easing" (injections de liquidités dans le système financier) et les marchés émergents devraient se préparer à un monde sans", a-t-il déclaré à la chaîne australienne ABC.

"Mais je pense que quand nous passons d'un équilibre à un autre il est très important de continuer à communiquer pour discuter de la feuille de route et permettre aux pays émergents de se préparer", a-t-il ajouté.

Inquiétude

Son homologue sud-africain, Pravin Gordhan, qui boucle actuellement son budget 2014, n'assistera pas au G20. Mais dans un message adressé le 21 février avant l'ouverture officielle le 22 février du sommet, sa délégation a également réclamé davantage de communication à ce sujet.

"L'Afrique du Sud profitera de la réunion pour encourager la communauté économique mondiale à revenir à plus de coopération et de coordination au sein du G20", indique le texte.

"Notre délégation attirera l'attention sur la nécessité pour les très grandes économies d'assurer une communication substantielle et claire" sur leur politique monétaire. Le G20 tient à Sydney sa première réunion de l'année, baptême du feu de la nouvelle présidente de la Fed, Janet Yellen.

Le Britannique George Osborne a demandé aux émergents d'éviter "les mises en causes et les diversions" lors de la réunion.

La chef du Fonds monétaire international Christine Lagarde a de son côté demandé aux États-Unis de ne "pas aller trop vite et d'expliquer" les mesures engagées. "Mais vous devez vous aussi, les économies émergentes, veiller à vos équilibres. Vous devez veiller à votre politique budgétaire, votre politique monétaire, vous devez mettre de l'ordre chez vous afin de résister à la volatilité qui peut être provoquée par la fin progressive du programme de rachats de titres de la Fed, notamment en ce moment", a-t-elle ajouté.

AFP/VNA/CVN

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