Les zones rurales du Vietnam se sont modernisées avec, à la clé, la création de nombreux emplois. |
Au terme de ces cinq années, le pays est parvenu à des succès encourageants, a annoncé le ministère de l’Agriculture et du Développement rural.
En effet, entre 2008 et 2013, la valeur de la production agricole a connu une croissance annuelle de 4,6%. La production de riz est passée de 38,6 millions de tonnes en 2008 à 44 millions en 2013. L’aquiculture a généré une production de 5,7 millions de tonnes en 2012 contre 4,6 millions en 2008, et atteindrait 5,9 millions cette année.
Les exportations de produits agricoles, aquicoles et sylvicoles ont atteint 113,3 milliards de dollars sur la période 2008-2012, soit une progression annuelle de 11,4 %, contribuant notablement aux réserves nationales de devises.
Entre 2008 et 2013, le secteur agricole s’est bien renouvelé, notamment sur le plan de l’élaboration et de l’application de nouveaux modèles de production plus marchands, et de développement de services efficients en zone rurale. Ces succès se traduisent concrètement par l’évolution des exploitants agricoles : 9.725 coopératives agricoles et 20.603 exploitations agricoles familiales générant une production annuelle moyenne de 90 millions de dôngs.
Mais surtout, la véritable percée vient de la mise en oeuvre du programme d’édification de la Nouvelle campagne. «C’est un des succès les plus brillants de l’application de cette 7e résolution du Parti communiste vietnamien», a souligné Tang Minh Lôc, directeur du Département de l’économie coopérative et du développement rural du ministère de l’Agriculture et du Développement rural. Aujourd’hui, 75 communes du pays satisfont à l’ensemble des 19 critères de cette Nouvelle campagne. Depuis maintenant trois ans qu’elles évoluent au rythme de la nouvelle ruralité, les campagnes vietnamiennes commencent à faire peau neuve. Des changements, donc, synonymes, pour la population, d’amélioration du niveau de vie, tant matériel que culturel.
Mais de là à crier victoire, c’est sans doute encore un peu tôt. Beaucoup restent à faire et plusieurs localités sont d’ailleurs en train d’établir des bilans provisoires, à mi-parcours, histoire d’aplanir certaines difficultés et de se donner les moyens d’aller de l’avant. Cap sur 2020, date à laquelle la nouvelle ruralité devra être une réalité pour toutes les communes du pays !
Des challenges qui perdurent
Les campagnes vietnamiennes commencent leur mue. |
Malgré les investissements considérables que l’État vietnamien a consacré au secteur de l’agriculture, les résultats obtenus, certes, positifs, n’ont pas été à la hauteur des attentes.
Grâce à un investissement total de plus de 1.600 milliards de dôngs par les localités de l’ensemble du pays pour l’application de 7.000 modèles de grande production agricole, les revenus ont été majorés de l’ordre de 15-20%. Ces investissements ont aussi participé directement à l’amélioration des infrastructures rurales. Le taux de mécanisation a fortement progressé, dépassant 80% dans la préparation des terres rizicoles, 30% pour les moissons et 95% dans le décorticage du riz. Aujourd’hui, le delta du Mékong compte quelque 13.000 moissonneuses, dont 9.000 moissonneuses-batteuses.
Hô Chi Minh-Ville a enregistré de bons résultats sur le plan agricole, notamment en investissant plus de 61.000 milliards de dôngs dans le développement de son agriculture périurbaine qui est importante dans cette localité. Cet investissement privilégie l’application de hautes technologies à la production agricole ainsi que la création de grandes zones de production plus rentables que le morcellement traditionnel au Vietnam, avec pour conséquence une nette amélioration des conditions de vie de la population rurale. D’ici 2020, Hô Chi Minh-Ville poursuivra ce modèle d’agriculture périurbaine avec pour objectif une croissance annuelle de son agriculture de 5% et la satisfaction aux 19 critères de la Nouvelle campagne.
Mais cependant, l’objectif de ramener le taux de main-d’œuvre agricole en-deçà de 40% d’ici 2015 est toujours éloigné, même si la mécanisation de l’agriculture a permis de le ramener de 51,8% en 2008 à 46,3% en 2013.
«Les régions agricoles et zones rurales sont vastes, certaines ont une topographie complexe, notamment les zones reculées en montagne. Là-bas, la production n’est pas encore bien développée, le revenu de la population reste modeste, et les conditions de vie, difficiles. Par ailleurs, la production agricole est mise à mal par les intempéries, les changements de l’environnement et les épidémies dont la prévention et le traitement des conséquences sont extrêmement difficiles. Cela rend ces régions très peu attractives pour les investisseurs», a expliqué Nguyên Van Giàu, président de la Commission économique de l’Assemblée nationale.
Thê Linh/CVN