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Malgré des négociations, les violences en Afghanistan se poursuivent. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Les talibans et l'équipe de l'émissaire américain pour la paix, Zalmay Khalilzad, se sont rencontrés à plusieurs reprises ces derniers mois dans la capitale qatarienne Doha pour tenter de mettre un terme à la plus longue guerre de l'histoire des États-Unis. La dernière session de négociation s'est ouverte mercredi 1er mai.
Alors qu'à l'issue de la dernière rencontre, en février, M. Khalilzad était apparu optimiste, suggérant qu'un accord était envisageable d'ici juillet, les deux parties semblent aujourd'hui avoir atteint un point d'achoppement.
Avant d'annoncer un calendrier de retrait, les États-Unis veulent d'abord que les talibans offrent des garanties de sécurité en matière de contre-terrorisme, s'accordent sur un cessez-le-feu et l'ouverture d'un dialogue inter-afghan.
Mais les insurgés préviennent qu'ils n'en feront rien tant que les États-Unis n'auront pas annoncé formellement ce calendrier de retrait.
Dans un entretien, Suhail Shaheen, porte-parole politique des talibans à Doha, a indiqué que les deux parties ne débattent que de ce seul point et s'efforcent de "réduire les différences afin de parvenir à un accord sur un calendrier acceptable pour les deux parties".
"Cela n'a pas été réalisé jusqu'à présent", a-t-il affirmé, suggérant que la question pourrait rester en suspens à l'issue de cette série de pourparlers.
"Si nous ne sommes pas en mesure de la finaliser lors de ce cycle, alors (...) la paix serait loin plutôt que plus proche", a-t-il mis en garde.
L'ambassade américaine à Kaboul n'avait pas réagi dans l'immédiat. On ignorait par ailleurs si les pourparlers allaient se poursuivre lundi 6 mai, premier jour du mois de ramadan.
Négociations complexes
Malgré les pourparlers de paix en cours, la violence en Afghanistan se poursuit. Les talibans ont revendiqué dimanche 5 mai l'attaque d'un poste de police dans une province du Nord du pays, tuant au moins 13 policiers et blessant 55 personnes, dont de nombreux civils.
Ils ont également refusé l'offre de cessez-le-feu immédiat formulée vendredi par le président Ashraf Ghani à l'issue de la "loya jirga", vaste assemblée de hauts dignitaires afghans qui s'est tenue à Kaboul.
Les insurgés refusent également pour l'heure des discussions directes avec le gouvernement afghan.
De leur côté, les quelque 14.000 soldats américains présents dans le pays continuent de former leurs partenaires afghans sur le terrain et de mener des frappes aériennes dans le but de pousser les talibans vers un règlement politique.
Les négociations au long cours sont complexes.
À Doha, le négociateur en chef des talibans, Abbas Stanikzai, dirige une équipe de 13 membres, tandis que M. Khalilzad compte une vingtaine de fonctionnaires dans son équipe.
Le gouvernement qatarien participe également aux pourparlers qui avancent lentement, les interactions entre les parties devant être traduites en pachtoune et en anglais, tandis que les négociateurs s'interrompent souvent pour consulter leurs supérieurs.
La principale garantie que les États-Unis attendent des talibans est qu'ils ne permettront plus jamais à l'Afghanistan de servir de refuge à des groupes terroristes.
M. Shaheen a assuré que les talibans étaient prêts à leur fournir ces garanties.
Zalmay Khalilzad a affirmé à plusieurs reprises que rien ne serait finalisé tant que toutes les questions n'auraient pas été réglées.