>>Afghanistan : réouverture des universités publiques, avec peu d'étudiantes
Femmes et filles afghanes manifestent à Kaboul contre la décision prise par les talibans de fermer l'enseignement secondaire aux filles, le 26 mars |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Ouvrez les écoles ! Justice, justice !", ont scandé les manifestantes, rassemblées au départ sur une place de la capitale, et dont beaucoup portaient des abayas noires et des foulards blancs.
Certaines tenaient des affichettes sur lesquelles ont pouvait notamment lire : "Vous avez pris ma terre vertueuse, ne prenez pas mes efforts et mon éducation". La manifestation a duré moins d'une heure, avant d'être dispersée par des talibans armés arrivés sur les lieux, a-t-on constaté.
Les talibans, au pouvoir en Afghanistan depuis août 2021, sont revenus mercredi 23 mars sur leur décision de permettre aux filles d'étudier dans les collèges et lycées, quelques heures à peine après la réouverture qui avait été annoncée de longue date.
L'annonce, aussi brutale qu'inattendue, a eu lieu alors que de nombreuses élèves étaient déjà revenues en cours.
Elle a suscité de nombreuses condamnations, dont celles de l'ONU, de l'UNESCO ou encore de six pays occidentaux, dont les États-Unis et l'Union européenne, qui ont condamné "une décision arbitraire" et demandé aux fondamentalistes islamistes de "revenir de toute urgence" sur leur décision.
Aucune explication claire n'a été donnée par le ministère de l'Éducation à sa volte-face. La décision serait intervenue après une réunion mardi soir 22 mars de hauts responsables à Kandahar (Sud), berceau et centre de pouvoir de fait du mouvement islamiste fondamentaliste.
Seuls les cours de primaire sont désormais autorisés pour les filles. Les observateurs craignent que les nouveaux maîtres du pays n'interdisent à nouveau l'école pour les filles, comme ils l'avaient fait lors de leur premier règne, de 1996 à 2001.
En sept mois de gouvernance, les talibans ont imposé une multitude de restrictions aux femmes. Elles sont exclues de nombreux emplois publics, contrôlées sur la façon de s'habiller et interdites de voyager seules en dehors de leur ville.
Les islamistes ont aussi arrêté et détenu plusieurs militantes qui avaient manifesté pour les droits des femmes. La manifestation qui s'est déroulée samedi 26 mars est la première depuis de nombreuses semaines a avoir eu lieu dans la capitale.