"Le président d'Afghanistan a de-mandé au Conseil de sécurité de l'ONU de retirer les noms des talibans qui ne sont pas liés à Al-Qaïda de la liste noire du Conseil de sécurité", selon un communiqué de la présidence.
Cette demande a été faite par M. Karzaï lors d'une rencontre à Kaboul avec une délégation du Conseil de sécurité.
Selon la présidence, la délégation a accepté de retirer "graduellement" ces noms de sa liste noire de terroristes.
Le représentant de l'ONU à Ka-boul, Staffan de Mistura, avait indiqué qu'une commission viendrait à Kaboul pour examiner la demande du gouvernement afghan. "Certaines des personnes sur la liste sont peut-être déjà morts. La liste pourrait être complètement dépassée", avait estimé le diplomate onusien.
M. Karzaï avait suivi une des propositions des représentants de tribus et de la société civile réunis au début du mois pour la jirga de la paix, une assemblée traditionnelle. La jirga avait demandé le retrait des noms de plus de 70 talibans des listes noires internationales (ONU, Union européenne et États-Unis).
Corruption au centre d'une téléconférence Obama-Karzaï
Le président des États-Unis Barack Obama et son homologue afghan Hamid Karzaï se sont mis d'accord sur la nécessité de prendre des "décisions difficiles", en particulier sur le dossier de la corruption, lors d'une téléconférence le 22 juin, a annoncé la Maison Blanche.
MM. Obama et Karzaï se sont entretenus le 22 juin, un échange qualifié de "productif" par le porte-parole de la présidence américaine, Robert Gibbs.
Lors de cette conversation, à la veille d'une réunion entre M. Obama et son équipe de sécurité nationale consacrée à l'Afghanistan et au Pakistan, les 2 dirigeants "se sont mis d'accord sur la nécessité de prendre des décisions difficiles sur un ensemble de sujets, dont le limogeage de responsables corrompus", selon M. Gibbs.
MM. Obama et Karzaï ont aussi manifesté leur volonté d'agir en faveur des habitants de Kandahar, région où les forces internationales concentrent leurs efforts militaires contre les talibans.
Enfin, les 2 dirigeants ont dit leur intention de "discuter des efforts communs pour négocier un nouveau partenariat stratégique lors de leur prochain entretien", a conclu M. Gibbs.
Lors de la dernière visite en date de M. Karzaï à Washington, le 12 mai, les 2 dirigeants avaient multiplié les démonstrations d'unité et de bonne volonté, cherchant à dépasser une période difficile dans leurs relations, marquées côté américain par des accusations de corruption et côté afghan par des reproches d'ingérence occidentale.
Barack Obama a annoncé en décembre l'envoi de 30.000 soldats supplémentaires en Afghanistan, espérant ainsi reprendre l'initiative face aux talibans et rapatrier les troupes américaines à partir de l'été 2011. Dans cette optique, les forces de l'OTAN ont lancé une offensive d'envergure dans la province méridionale de Kandahar.
Lors de cette visite, il avait été révélé que Kaboul souhaitait négocier un accord de sécurité à long terme avec les États-Unis, à l'exemple de celui qui existe déjà entre Washington et l'Irak.
Le remplacement du commandant des forces internationales en Afghanistan, le général Stanley McChrystal, "n'aiderait pas" à résoudre le conflit, a indiqué hier le porte-parole du président afghan Hamid Karzaï.
"Le président estime que nous sommes dans une situation délicate avec nos partenaires, dans notre guerre contre le terrorisme, et que tout vide n'aiderait pas" à résoudre le conflit en cours, a déclaré Waheed Omar lors d'une conférence de presse à Kaboul.
Le commandant des forces internationales en Afghanistan est convoqué hier à la Maison Blanche pour s'expliquer sur des propos explosifs qu'il a tenus dans le magazine Rolling Stone.
M. Obama qui a pris connaissance de l'article du magazine lundi soir, a évoqué "un mauvais jugement" de la part du haut gradé, patron des troupes américaines et de l'OTAN en Afghanistan, qui a critiqué son administration. Il a toutefois ajouté qu'il devait prendre de décision sur son sort après l'avoir rencontré hier à Washington.
La chaîne CBS et le magazine Time affirment toutefois que le gradé aurait déjà remis sa lettre de démission.
L'article de Rolling Stone revient sur les frictions apparues entre l'armée et la Maison Blanche à l'automne, quand M. Obama mûrissait sa décision d'envoyer des renforts en Afghanistan. Le général dit avoir trouvé cette période "pénible".
AFP/VNA/CVN