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La pièce Les Misérables, interprétée par des artistes vietnamiens. |
Photo: VNA/CVN |
L'"Artiste Émérite" Dang Châu Anh a récemment collaboré avec le groupe Pacific Ocean Partners (POP), spécialisé dans l’éducation, la formation et le divertissement, pour acquérir les droits d’auteur de deux pièces, Shrek et Alice in Wonderland (Alice au pays des merveilles en français). Ces pièces ont ensuite été adaptées et mises en scène à l’Opéra de Hanoï. Shrek a été interprétée trois fois et Alice au pays des merveilles, deux.
L’œuvre Nhung nguoi khôn khô (Les Misérables) a également obtenu l’autorisation d’utiliser la musique de l’œuvre dans une production vietnamienne. La mise en scène, les costumes et les rôles sont assurés par des artistes et des techniciens vietnamiens.
Quant à L’histoire d’une mouette et du chat qui lui a appris à voler, inspirée de l’œuvre littéraire éponyme de l’écrivain chilien Luis Sepulveda, l’équipe du Théâtre de la jeunesse a obtenu les droits pour la mettre en scène.
La directrice du Département des arts du spectacle, relevant du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, l'"Artiste du Peuple" Trân Ly Ly, indique que le Vietnam achète les droits d’œuvres étrangères depuis quelques temps. Le personnel local peut garantir 50% de la qualité des pièces, mais pour certains autres éléments liés à la production, des experts étrangers sont également nécessaires.
En tant que productrice de deux pièces adaptées d’intrigues étrangères, Hô thiên nga (Le lac des cygnes) et Nhung nguoi khôn khô, la chorégraphe Trân Ly Ly révèle que la rentabilité de chaque pièce est un casse-tête pour les producteurs. Sans une préparation et un investissement sérieux, l’adaptation de pièces pourrait connaître un échec inévitable. "Il faut choisir une œuvre qui convient au goût du public en tenant compte des facteurs culturels et financiers. Il faut estimer les dépenses et les recettes. Si l’on investit trop d’argent dans une pièce qui n’attire pas suffisamment de spectateurs, le producteur subira des pertes financières", souligne Mme Ly.
Le prix des droits pour une pièce théâtrale dépend de la notoriété de la pièce et le public auquel l’œuvre s’adresse. Si la pièce est destinée aux enfants, le coût des droits d’auteur peut être plus raisonnable que pour les productions de grande envergure. Cependant, l’acquisition des droits d’auteur ne garantit pas le succès de la pièce. "Pour créer un produit artistique viable, le producteur doit construire une stratégie de travail spécifique : nombre de représentations, lieux, capacité d’accueil, critiques du public…", analyse Mme Ly.
Afin d'évaluer le succès financier d’une pièce, il est utile de prendre en compte le volume de spectacles, il faut environ dix représentations pour être rentable. Le lac des cygnes, produit par le Théâtre national de l’opéra et du ballet du Vietnam, a été présenté huit fois, attirant 5.000 spectateurs. Quant à la pièce Les Misérables, elle a eu 17 représentations, réunissant 10.000 personnes au total.
De plus, les pièces étrangères adaptées conquièrent de plus en plus de jeunes, notamment dans les universités et les établissements d’éducation. C’est une piste intéressante qui ouvre des opportunités de production pour ce type de public.
Plusieurs pièces par semaine
La pièce Alice au pays des merveilles mise en scène à l'Opéra de Hanoï. |
Photo: CTV/CVN |
De nos jours, le maintien de la vitalité du théâtre est une préoccupation majeure des responsables du secteur. Générer des revenus, produire régulièrement des œuvres de valeur, attirer les spectateurs… nécessitent que les théâtres renouvellent constamment leur stratégie. "Nous espérons que les lumières ne s’éteindront jamais sur la scène du Théâtre dramatique du Vietnam", partage son directeur, l'"Artiste Émérite" Xuân Bac.
Le Théâtre de la jeunesse cherche à diversifier ses pièces, tant au niveau de la forme que du fond. Au lieu de maintenir une seule pièce pendant un certain temps avant de la remplacer par une autre, plusieurs sont désormais jouées au cours de la semaine, avec une règle stipulant qu’une représentation ne peut être répétée deux fois dans la même semaine. De plus, des œuvres destinées aux enfants sont organisées tous les dimanches, avec un thème entièrement différent chaque semaine. "Nous envisageons d’ajouter un autre spectacle pour les enfants le dimanche soir dans la rue piétonne autour du lac Hoàn Kiêm (lac de l’Épée restituée)", confie son directeur, l’artiste Si Tiên.
Après l’application de ces nouvelles politiques, les recettes ont nettement augmenté et les salles sont systématiquement remplies à chaque représentation.
My Anh/CVN