L'étude a été réalisée sous la houlette de Mats Borjesson, professeur associé de cardiologie à l'Académie Sahlgrenska de Göteborg (Suède), et médecin de l'équipe de football de 1re division de cette ville et de l'équipe féminine nationale.
Les autres auteurs sont aussi médecins de clubs -Luis Serratosa- du Real Madrid, Antonio Pelliccia, de l'équipe italienne olympique, et Klaus-Peter Mellwig, de l'équipe allemande de handball.
Les chercheurs ont passé au crible 187 stades dans 10 pays (Grande-Bretagne, France, Pays-Bas, Espagne, Suède, Grèce, Norvège, Serbie, Autriche et Italie), accueillant 190 clubs pendant la saison 2005-2006.
Ils ont constaté que plus d'un quart des clubs (53) ne disposaient pas de défibrillateurs automatiques externes, même s'ils se trouvaient à plus de 5mn du plus proche hôpital -délai de rigueur pour une défibrillation.
Davantage encore n'avaient pas de plans d'action médicaux, et les trois-quarts n'avaient pas de programmes d'entraînement à la réanimation cardiopulmonaire (CPR). Si, pendant la période étudiée, aucun joueur ou officiel des 190 clubs d'élite utilisant ces stades n'a souffert d'une attaque cardiaque, il y en a eu 77 parmi les spectateurs, soit un pour 589.000 personnes.
"Nous pensons que des recommandations formelles doivent être faites de façon urgente, pour améliorer la sécurité des spectateurs et des joueurs", a souligné le Pr Borjesson, qui préside la section cardiologie du sport de l'Association européenne de prévention et de réanimation cardiovasculaire.
Pour lui, il s'agit de négligence à l'égard des procédures de sécurité et non pas d'un problème de ressources financières, puisque les clubs concernés sont des clubs de haut niveau, disposant de bons revenus.
Il remarque qu'un jeu de foot est particulièrement susceptible de provoquer une attaque cardiaque chez les personnes les plus engagées émotionnellement, surtout si elles sont âgées. "Le football est le sport dominant en Europe, qui a les meilleurs financements, et on peut imaginer que la situation soit pire encore dans des endroits accueillant d'autres sports", note le Pr Borjesson.
AFP/VNA/CVN