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L'annonce intervient alors que Moscou a confirmé le 17 novembre que le crash avait été provoqué par l'explosion d'une bombe à bord de l'Airbus, un drame survenu le 31 octobre et qui a coûté la vie aux 224 personnes à bord.
Le président russe Vladimir Poutine et son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi ont d'ailleurs convenu le 18 novembre de renforcer la sécurité des vols entre les deux pays afin de les rétablir, la Russie ayant interrompu ses liaisons avec l'Égypte après le crash.
C'est la première fois que l'EI, qui avait dit être derrière le crash le jour même du drame dans la péninsule du Sinaï, explique comment il a procédé pour faire exploser l'avion.
Une photographie prise par le ministère russe des Urgences où l'on voit l'avion Metrojet qui s'est écrasé à Wadi al-Zolomat en Égypte le 1er novembre |
Dans son magazine de propagande Dabiq diffusé le 18 novembre sur internet, l'EI publie une photo présentée comme étant celle de l'engin explosif, fabriqué à l'aide d'une canette de boisson gazeuse, ainsi que des photos de passeports que le magazine affirme être ceux de passagers du vol.
L'EI précise avoir agi après avoir "découvert une manière de contourner la sécurité à l'aéroport international de Charm el-Cheikh", d'où avait décollé l'avion à destination de Saint-Pétersbourg (Russie).
À Moscou, le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a affirmé que les autorités étudiaient cette annonce.
Les services de sécurité russes "vont faire le nécessaire pour identifier et interpeller les responsables de cet acte terroriste", a-t-il indiqué à des journalistes.
Selon Dabiq, l'objectif initial de l'EI était de cibler un avion d'un pays-membre de la coalition internationale dirigée par les États-Unis et qui lutte contre l'EI en Irak et en Syrie.
Mais le groupe a décidé de changer de cible après l'intervention fin septembre de la Russie en Syrie où elle lutte aussi contre l'EI, précise le magazine.
"Après avoir découvert une manière de contourner la sécurité à l'aéroport international de Charm el-Cheikh (..), la cible a été changée", indique Dabiq.
"Une bombe a été introduite dans l'avion" russe, précise le magazine.
"Coordination étroite"
Quelques jours après le drame, les États-Unis et la Grande-Bretagne avaient déjà dit privilégier la thèse de l'attentat à la bombe.
"Il se pourrait qu'il ait été plus facile" de cibler un vol russe, "plutôt qu'un vol britannique qui est peut-être mieux surveillé", affirme Mokhtar Awad, un expert du think-tank américain Center for American Progress.
Lorsque la Russie a lancé son intervention en Syrie, elle a affirmé viser l'EI et d'autres "groupes terroristes", en soutien au régime de Bachar al-Assad.
MM. Poutine et Sissi ont convenu le 18 novembre au téléphone de la nécessité d'une "étroite coordination" entre leurs services secrets.
"Des mesures supplémentaires seront prises afin d'assurer la sécurité maximale des vols entre les deux pays, dans le but de les rétablir", a précisé le Kremlin dans un communiqué.
Quelques jours après le crash, la Russie avait suspendu tous ses vols à destination de l'Égypte et interdit à la compagnie égyptienne Egypt Air d'effectuer des liaisons vers la Russie.