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Des combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS) à Raqa, le 14 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Du balcon d'un appartement à Mechleb, quartier du sud-est de Raqa, ce commandant arabe s'enquiert avec son talkie-walkie de la situation sur le terrain auprès d'un combattant des Forces démocratiques syriennes (FDS), l'alliance arabo-kurde appuyée par Washington qui tente de chasser l'EI de son principal fief en Syrie. "L'EI attaque nos positions avec des obus de mortier, je reviendrai vers toi quand le bombardement cessera", répond son interlocuteur.
La conversation se déroule en journée lorsque les FDS font face à une pluie d'obus et de tirs de snipers de l'EI postés sur les toits, sans compter les drones qui larguent des bombes sur leurs têtes.
"C'est pour cela que nous avançons la nuit (...) nous préférons combattre dans l'obscurité (...) car nous avons des jumelles thermiques et des armes équipées de lunettes de tirs nocturnes ", explique le commandant Kawa, 20 ans, la barbe rasée.
Retrait rapide
Dans le salon d'un appartement, des combattants FDS se reposent, d'autres sirotent leur thé dans une pièce voisine après une nuit de combats aux portes de la vieille ville de Raqa. "La nuit dernière, il y a eu des combats mais pas pour longtemps, les jihadistes se sont retirés rapidement face à nos attaques", assure encore le commandant.
Depuis leur entrée dans la cité le 6 juin, les FDS se sont emparés de trois quartiers, dont celui d'al-Senaa jeudi 15 juin. La prise de ce secteur va permettre aux FDS de lancer l'assaut sur le centre-ville, densément peuplé et où se trouvent d'importantes positions de l'EI.
Dans le quartier de Mechleb, les combattants des FDS se cachent parfois dans des magasins et des maisons par crainte des drones de l'EI.
Près d'un mur couvert d'expressions islamiques, le combattant kurde Tolhildan Botan montre un petit drone que les FDS disent avoir abattu : "c'est ce genre de drone qui vise des rassemblements de combattants ou des véhicules militaires. Parfois ils visent même des civils", dit-il.
Son compagnon d'armes Baran Hassaké, 18 ans, assure également que la nuit leur est favorable. "Nous avançons et gagnons du terrain plus rapidement et eux peinent à faire face à nos attaques", dit le jeune homme, la tête enveloppée d'un châle rouge brodé de fleurs vertes.
Le sol est jonché de douilles d'obus de mortier et parfois, on peut voir des cadavres de jihadistes sous les décombres des immeubles détruits dans la bataille, lancée en novembre dernier par les FDS avec le soutien de la coalition internationale dirigée par Washington.
La coalition elle-même intensifie ses frappes aériennes dans la nuit, selon les commandants sur le terrain et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'intensité de ces frappes a été jugée "excessive" par l'ONU, rappelant que les civils étaient pris au piège dans la ville.
Les FDS, considérées comme le fer de lance de la lutte contre l'EI en Syrie après avoir chassé l'organisation ultraradicale de plusieurs de ses fiefs dans le pays, se targuent d'avoir acquis une expérience inestimable dans les combats contre les jihadistes.
AFP/VNA/CVN