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Des soldats américains en patrouille, le 15 avril à Achin, en Afghanistan. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Cette administration ne répétera pas les erreurs du passé. Nous ne pouvons pas laisser l'Afghanistan devenir de nouveau un point de départ d'attaques" contre les États-Unis et leurs alliés, a souligné le ministre de la Défense, en allusion notamment aux attentats du 11 Septembre.
Les chefs militaires américains en Afghanistan et dans la région réclament depuis plusieurs mois des renforts de plusieurs milliers d'hommes pour les forces américaines et de l'OTAN, afin d'aider Kaboul à résister aux coups de boutoir des talibans.
M.Trump a délégué mardi 13 juin au chef du Pentagone le soin de trancher la question et de fixer le futur niveau du contingent américain, pour l'instant constitué d'environ 8.400 militaires.
Seize ans après l'arrivée des troupes américaines dans le pays, dans la foulée des attentats du 11-Septembre, les talibans sont toujours à l'offensive.
Ils ont gagné du terrain depuis la fin de la mission de combat de l'OTAN en décembre 2014, et le gouvernement de Kaboul ne contrôle plus désormais que 60% environ du territoire du pays.
M. Mattis n'a pas donné d'indications sur le nombre de soldats américains supplémentaires qu'il entendait envoyer sur place.
Mais il a souligné lors d'une audition au Congrès mercredi 14 juin que la défaite des talibans et autres groupes extrémistes ne serait possible que si les militaires américains sur place disposent "du soutien et des pouvoirs dont ils ont besoin".
Le chef du Pentagone, James Mattis (droite), et le général John Nicholson, chef des forces de l'OTAN en Afghanistan, le 24 avril à Kaboul. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Quand aux forces afghanes elles "continuent à se battre" malgré leurs pertes actuelles, "mais pas aussi bien qu'elles le pourraient si nous pouvions leur donner tout le soutien aérien et le renseignement dont nous sommes capables", a-t-il également expliqué.
Jim Mattis a souligné qu'il ne s'agissait pas seulement de renforcer les troupes américaines sur place, mais aussi de redéfinir une vraie "approche régionale" dépassant le simple cadre militaire.
"Nous devons considérer les problèmes liés à l'Inde, au Pakistan, jusqu'à l'Iran", a estimé M. Mattis, évoquant la possibilité de faire "plus de pression diplomatique et économique sur les nations environnantes".
Le Pakistan est régulièrement accusé par l'Afghanistan de soutenir les talibans afghans. Islamabad reconnaît les avoir abrités mais seulement pour les pousser à négocier avec Kaboul.
Augmenter les effectifs américains en Afghanistan "est en ligne avec les recommandations des cinq derniers chefs militaires américains et des cinq derniers ambassadeurs américains" à Kaboul, a estimé mercredi 14 juin Michael O'Hanlon, un expert du cercle de réflexion Brookings Institution à Washington.
"Je pense que plusieurs milliers de troupes occidentales supplémentaires peuvent stabiliser la situation - même si elle ne suffiront pas à gagner la guerre elle-même", a-t-il indiqué à l'AFP.
Au pic de leur présence, les États-Unis ont positionné autour de 100.000 soldats dans ce pays. Près de 2.400 militaires américains sont morts au cours de cette opération, dont sept depuis le début de l'année.
AFP/VNA/CVN