À l’hôtel Sheraton, de nouveaux thermostats font économiser quelque 136.000 dollars par an. Photo : AFP/VNA/CVN |
«Le fait que cela se passe dans la ville où a été érigé le premier gratte-ciel nous rend fiers de rendre plus verte la +skyline+", se réjouit Karen Weigert, responsable des questions de développement durable à la mairie de Chicago. Érigé en 1885 à "Windy City", le Home Insurance Building -démoli en 1931-, est considéré comme le premier gratte-ciel de l'histoire de l'architecture. Ses successeurs façonnent encore aujourd'hui notamment le quartier des affaires de la ville, en bordure du lac Michigan.
Dans la ville, 14 buildings commerciaux se sont lancés dans la course aux économies d'énergie, rejoignant une initiative lancée par la municipalité qui vise à faire baisser de 20% leur consommation d'énergie dans les cinq ans à venir, pour une économie estimée à 5 millions de dollars par an. La ville a aussi lancé une initiative similaire pour les bâtiments municipaux. La réussite des ces deux programmes reviendraient -en termes de gaz à effet de serre- à retirer de la circulation quelque 38.000 voitures.
À l'hôtel Sheraton, de nouveaux thermostats font économiser quelque 136.000 dollars par an. Reliés au système de réservation de l'hôtel, ils permettent en particulier, grâce à des capteurs, de laisser la température baisser - ou remonter en été - dès que son occupant la quitte. Et ces thermostats laisseront la température évoluer uniquement jusqu'à un point critique, qui permet de retrouver le niveau déterminé par l'occupant de la chambre en 12 minutes maximum après son retour.
"D'autres nous imiteront"
Un détecteur de mouvement pour faire baisser le chauffage. Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans la tour qui abrite les bureaux d'AT&T, l'opérateur téléphonique expérimente, lui aussi, plusieurs méthodes pour devenir plus "vert", espérant les généraliser ensuite à l'ensemble de ses points de vente et bureaux aux États-Unis. Ampoules moins énergivores, détecteurs de mouvement pour éteindre automatiquement les lumières quand les bureaux sont vides, volets isolants installées sur les bouches d'aération, tout est bon pour traquer le gaspillage.
"Il est clair qu'on a trouvé largement de quoi économiser 20%" de notre consommation d'énergie, se félicite John Schinter, directeur énergie d'AT&T. "Dans les années 60 et 70, on laissait tourner la climatisation ou le chauffage toute l'année - et pourquoi pas?", se rappelle Jim Javillet, qui gère depuis 43 ans des immeubles, dont celui occupé par AT&T à Chicago.
Dans d'autres pays, où l'énergie est plus chère, les innovations développées aujourd'hui à Chicago sont plus fréquentes. Mais les Américains sont maintenant prêts pour de tels changements, estime Dan Tishman, dont la société immobilière possède le Sheraton de Chicago et neuf autres grands hôtels aux États-Unis.
"Je suis persuadé que quand on aura mis en œuvre les changements qu'on prévoit, on va connaître un grand succès et d'autres propriétaires d'hôtels nous imiteront", prévoit celui qui est également président d'un des lobbys environnementaux les plus puissants des États-Unis, le National Resources Defense Council.
AFP/VNA/CVN