À 50 ans, le Petit Ourson de guimauve veut conquérir l’Amérique

Souvenir d’enfance de la plupart des Français, le Petit ourson à la guimauve a 50 ans. La friandise se targue de n’avoir pas changé d’un poil et part à la conquête de l’Amérique du Nord et de la Grande-Bretagne.


À 84 ans, Michel Cathy savoure le succès de sa création, six centimètres et un peu plus de douze grammes de guimauve en forme d’ourson, enrobée de chocolat. Marron et craquante à l’extérieur, elle est blanche et molle à l’intérieur. «Je savais que mon ourson aurait du succès, mais j’étais loin d’imaginer qu’il existerait toujours 50 ans plus tard et j’en suis très content», confie-t-il.
En 1962, Michel Cathy s’était inspiré des guimauves enrobées de chocolat vendues par les forains pour lancer la friandise dans l’usine de la chocolaterie Bouquet d’Or, où il était directeur commercial.En 2003, la chocolaterie de Villeneuve-d’Ascq (Nord) fut rachetée par Cémoi, géant français du secteur basé à Perpignan (Sud).Féru de marketing avant l’heure, Michel Cathy avait tout misé sur la forme de son ourson, symbole du «jouet le plus offert aux enfants (...) dont on se souvient toute la vie». Mais c’est finalement son goût, intact depuis 50 ans, que les gourmands se rappellent. Un souvenir d’enfance, une véritable madeleine de Proust.Patrick Poirrier, Pdg de Cémoi (750 millions d’euros de chiffre d’affaires, 3.000 salariés), évoque au siège catalan de l’entreprise un «produit sympathique, souvent copié mais jamais égalé». Depuis 2003, Cémoi a triplé la production annuelle dans l’usine nordiste, la portant à 3.000 tonnes de confiserie à la guimauve.Si le classique ourson représente toujours 95% des ventes, la gamme s’est élargie et compte oursonnes aux fruits rouges, hérissons au caramel ou petits ours blancs.Le Petit Ourson franchit l’Atlantique

Un employé sélectionne des oursons de guimauve dans une usine de Cémoi.   
Photo : AFP/VNA/CVN


Pour ses cinquante ans, le best-seller au chocolat part à la conquête du marché nord-américain et s’offre un nouveau baptême. C’est sous l’appellation «So pretty» (Si joli) que l’ours tente de séduire les États-Unis et le Canada, dans le cadre d’une stratégie globale du groupe qui entend se renforcer à l’international et vient d’ouvrir un bureau à New York.
Déjà présent dans la grande distribution en Espagne, Cémoi vise en outre le marché britannique et pour cela, a retravaillé l’identité visuelle de ses emballages. Il s’est aussi mis aux sachets individuels car les Britanniques sont adeptes de ce format. Patrick Poirrier table sur la réputation de savoir-faire gastronomique français pour intégrer ces nouveaux marchés. Qu’ils finissent entre des dents nord-américaines ou européennes, les bonbons seront toujours fabriqués dans le Nord, où une nouvelle ligne de production est en cours d’installation. Cet investissement de 1,5 million d’euros devrait permettre d’augmenter les volumes de 60%, avance le directeur du site, Christophe Duwat.Une évolution à faire rêver Benoît Rousseau, fils de Léon Rousseau, dirigeant de Bouquet d’Or jusqu’à 1979.Né en 1955, il est à peine plus âgé que l’ourson de guimauve et se souvient avec «forcément beaucoup de tendresse» de l’usine de son père. «Voir des milliers d’ours qui passent sur une chaîne de production quand on est enfant, c’est fabuleux, un peu magique».

AFP/VNA/CVN

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