À Manille, des potagers dans les écoles pour combattre pauvreté et surpoids

À Manille, un nombre croissant d'écoles cultivent un potager dans la cour de récréation, pour transmettre aux enfants de bonnes habitudes alimentaires et permettre aux plus pauvres de se nourrir sainement, dans ce pays où les magasins de fast-food à l'américaine pullulent.

À l'école primaire Paranaque, dans la capitale des Philippines, des professeurs, des élèves et leurs parents s'activent au milieu de petits lopins de terre, où poussent aubergines, gombos, choux, melons d'hiver...

Les légumes récoltés sont cuisinés pour le repas de midi des écoliers, dont les familles sont pour la plupart pauvres. Ceux qui ne sont pas consommés sont vendus, et l'argent récolté est consacré à l'amélioration des conditions de vie des familles.

Par manque d'espace et de terre, une partie des légumes pousse dans des bouteilles en plastiques suspendues en rangée régulière le long des murs. "C'est incroyable tout ce qu'on arrive à faire avec un petit peu d'innovation et d'imagination", souligne Edita Baggayan, 65 ans, directrice de l'école, en inspectant les tomates dans une petite serre. "Les enfants apprennent à bien se nourrir et nous impliquons les parents car nous voulons que les familles perdent l'habitude de n'avaler que de la nourriture de fast-food", ajoute-t-elle.

Ce projet, mis en œuvre dans plusieurs écoles de Manille à l'initiative du ministère de l'Éducation, doit être étendu à d'autres établissements dans l'ensemble du pays.

Selon la cuisinière -et nutrition- niste de l'école, Dulce Aranda, le programme, lancé en 2010, commence à avoir un impact sur les élèves.

Cent des enfants souffrant le plus de malnutrition ont été choisis parmi les 3.000 écoliers de cet établissement, et bénéficient les premiers des récoltes du potager. Quelques mois plus tard après le début de ce programme, "nos statistiques montrent qu'ils sont en meilleure santé, plus concentrés et qu'ils obtiennent de meilleurs résultats scolaires", indique Mme Aranda. "Nous espérons qu'ils conserveront de bonnes habitudes (alimentaires) en grandissant", ajoute-t-elle.

Les restaurants de fast-food sont encore plus présents aux Philippines qu'aux États-Unis, qui furent la puissance coloniale pendant la première partie du XXe siècle.

Les principales chaînes américaines ont multiplié les restaurants tandis qu'une enseigne philippine semble posséder une représentation dans le moindre petit village. À la maison, le riz est la nourriture de base, mais accompagné d'aliments frits ou gorgés d'huile.

Les cas d'hypertension et de diabète sont en hausse croissante chez les adultes âgés de 20 à 40 ans.

"Tout est désormais de la fast-food ou des plats préparés", regrette Carmela Pagunsan, directeur médical au sein de la filiale philippine du groupe pharmaceutique Sanofi Aventis. "Lorsque vous allez dans les centres commerciaux, vous voyez beaucoup d'enfants trop gros et d'adultes obèses. Ils ne sont pas habitués à faire du sport et à avoir une alimentation saine", ajoute-t-elle. Le problème est en outre culturel, la cuisine philippine étant très salée, grasse, et riche en mets sucrés, servis lors des nombreux festivals, souligne-t-elle.

Un rapport national sur la nutrition, conduit par le gouvernement en 2009, montre que 27% des adultes sont en surpoids et que 25% souffrent d'hypertension. Des chiffres bien en-dessous de la réalité, selon Mme. Pagunsan, car beaucoup de Philippins ne vont pas chez les docteurs et ne savent pas qu'ils souffrent d'hypertension.

AFP/VNA/CVN

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