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L'inflation a progressé chaque mois dans la zone euro en raison de la flambée des prix de l'énergie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Parmi les principales composantes de l'indicateur, le secteur de l'énergie a connu de loin la plus forte hausse des prix le mois dernier (+17,4%, après +15,4% en août), a souligné l'office européen des statistiques.
Depuis juin, l'inflation a progressé chaque mois dans la zone euro. Elle avait atteint 2,2% en juillet et 3% en août, toujours en glissement annuel, dépassant nettement l'objectif de 2% fixé par la Banque centrale européenne (BCE).
Les tensions sur les prix font craindre aux marchés financiers une remontée des taux d'intérêt. Mais la BCE, tout comme la Fed, son homologue américaine, jugent le phénomène temporaire.
La BCE n'envisage pas, à ce stade, de durcir sa politique accommodante. Sa présidente Christine Lagarde a averti mardi 28 septembre qu'il fallait se garder de "surréagir" aux évolutions de l'inflation provoquées par des effets transitoires.
Elle a appelé à "prendre du recul" sur la poussée d'inflation constatée actuellement dans les 19 pays partageant la monnaie unique.
Le taux d'inflation sur un an constaté le mois dernier dans la zone euro est le plus élevé depuis septembre 2008 quand il avait atteint 3,6%, a indiqué un porte-parole d'Eurostat. Il a été particulièrement élevé en Allemagne (4,1%) et en Espagne (4%), un peu moins en France (2,7%) et en Italie (3%).
Hors énergie, les prix à la consommation ont augmenté de façon plus modérée. Ils ont progressé de 2,1% sur un an dans l'industrie (après 2,6% en août), de 2,1% dans l'alimentation, alcool et tabac (2% en août) et de 1,7% dans les services (+1,1% en août), selon Eurostat.
Pour de nombreux experts, la poussée inflationniste actuelle est essentiellement liée à la flambée des prix du pétrole et du gaz et à des pénuries de composants dans l'industrie, qui s'expliquent par la forte reprise économique ayant suivi la crise provoquée par la pandémie de coronavirus.
"L'inflation dans la zone euro devrait poursuivre sa tendance à la hausse et nous pensons qu'elle atteindra bientôt 4%", a estimé Jack Allen-Reynolds, analyste pour Capital Economics, ajoutant que la probabilité augmentait de voir la BCE réduire ses achats d'actifs en mars. Il prévoit cependant "une forte baisse de l'inflation (...) en 2022 et une stabilisation bien en dessous de 2% en 2023".
La perspective d'une inflation persistante inquiète cependant de plus en plus. "Certains facteurs ponctuels devraient en effet s'estomper l'année prochaine, mais l'inflation pourrait s'avérer plus résistante que (certains) ne le supposent", a commenté Carsten Brzeski, économiste de la banque ING.
D'une part, il souligne que les entreprises répercutent actuellement la hausse des prix à la production sur les consommateurs au lieu de comprimer leurs marges. D'autre part, il estime que les pénuries de main d'oeuvre pourraient entraîner des hausses de salaires qui alimenteraient à leur tour l'inflation.