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Destructions à Saada, dans le Nord du Yémen, causées par une frappe aérienne de la coalition menée par Ryad, le 20 décembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ryad dirige depuis 2015 une coalition militaire qui intervient, notamment par les airs, contre les rebelles Houthis au Yémen. Ceux-ci occupent de larges pans du pays -dont la capitale Sanaa- depuis qu'ils en ont chassé les forces pro-gouvernementales.
Pour la seconde fois en moins de deux mois, les Saoudiens ont intercepté mardi 19 décembre un missile balistique tiré du Yémen en direction de leur capitale l'instar de leur allié américain.
Lors d'une conversation téléphonique mercredi 20 décembre avec le roi Salmane, le président américain Donald Trump a exprimé sa "solidarité" avec l'Arabie saoudite, a rapporté la Maison Blanche.
Le roi et le prince héritier, son fils Mohammed ben Salmane, se sont par ailleurs entretenus avec la Première ministre britannique Theresa May qui a "fermement condamné" l'attaque de missile et salué la "retenue saoudienne face à cette inacceptable agression Houthie".
Mais dans le fief rebelle de Saada (Nord), non loin de la frontière saoudienne, onze personnes ont été tuées mercredi 20 décembre dans une frappe aérienne de la coalition, selon un chef tribal local et la télévision Al-Massira, contrôlée par les Houthis.
''Aucune relation d'armement''
La coalition a aussi mené des raids aériens près de Sanaa, d'après des témoins et une source de la Sécurité proche des rebelles. Des sources à Sanaa n'étaient pas en mesure de dire s'il y avait des victimes.
L'agence de presse Saba, proche de la rébellion, a affirmé que 38 personnes avaient été tuées ou blessées dans une série de frappes menées ces dernières heures dans plusieurs secteurs du pays.
Ce bilan, non confirmé de source indépendante, n'inclut pas les onze tués à Saada.
Outre la coalition, l'armée américaine mène également des frappes au Yémen contre des jihadistes : plus de 120 ont été réalisées depuis un an, a annoncé mercredi 20 décembre le Pentagone.
L'implication de l'Arabie saoudite au Yémen a été décidée en 2015 par Mohammed ben Salmane, devenu depuis prince héritier et nouvel homme fort du royaume.
Signe de la sensibilité de la question yéménite en Arabie saoudite, un résident citoyen d'un pays arabe a été arrêté mercredi 20 décembre après avoir "félicité" sur Twitter les Houthis pour leur tir de missile, d'après l'agence officielle SPA citant le parquet.
Ce missile avait été qualifié "d'Irano-Houthi" par Ryad et l'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley s'était empressée d'accuser Téhéran de violation de l'embargo sur la fourniture d'armes au Yémen.
"Nous n'avons aucune relation d'armement avec le Yémen", a rétorqué mercredi 20 décembre le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Ghassemi, selon l'agence Isna.
''Grave escalade''
Un enfant malnutri pris en charge dans un hôpital de la ville de Hodeïda, le 19 décembre au Yémen. |
Les organisations humanitaires sont inquiètent de la situation déjà catastrophique au Yémen, où le conflit a fait plus de 8.750 morts, dont de nombreux civils, selon l'ONU.
En outre, plus de 2.000 personnes sont mortes du choléra dans ce pays qui traverse "la pire crise humanitaire de la planète", d'après les Nations unies.
Le blocus a depuis été allégé sous les fortes pressions internationales.
La coalition saoudienne a assuré mercredi 20 décembre que le port de Hodeida, sur la mer Rouge, resterait ouvert "pour une période de 30 jours" pour l'aide humanitaire et les bateaux commerciaux transportant notamment nourriture et carburant.
Le porte-parole de la coalition, Turki al-Maliki, a qualifié de "grave escalade" la poursuite des tirs de missiles. Il a aussi affirmé que plus de 80 missiles balistiques avaient été tirés en direction de l'Arabie saoudite depuis le début de l'intervention au Yémen et que plus de 65.000 "projectiles de guerre" étaient tombés en territoire saoudien. Selon lui, la coalition a tué plus de 11.000 rebelles Houthis depuis mars 2015.
Alors que les appels à un cessez-le-feu se multiplient, l'actuel président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi a affirmé qu'il n'y aurait pas de dialogue tant que les insurgés ne déposeraient pas les armes.
AFP/VNA/CVN