>>Afrique du Sud : l'ANC reprend le vote pour élire le successeur de Zuma
Le vice-président sud-africain, Cyril Ramaphosa, prononce un discours à Johannesburg, le 13 novembre. |
Épilogue de plusieurs mois d'une campagne très âpre, M. Ramaphosa a été élu d'un souffle devant son unique rivale, l'ancienne patronne de l'Union africaine (UA) et ex-épouse de M. Zuma, Nkosazana Dlamini Zuma.
Selon les résultats proclamés par le parti, il a obtenu le soutien de 2.440 délégués du parti, contre 2.261 à son adversaire.
Ce succès fait de Cyril Ramaphosa, 65 ans, un ancien syndicaliste devenu richissime homme d'affaires, le favori pour succéder dans deux ans à M. Zuma à la tête de l'Afrique du Sud.
Annoncé dans un centre de conférences de Johannesburg surchauffé et sous haute tension, le verdict des urnes a été accueilli par de longues minutes d'acclamations des partisans de M. Ramaphosa, euphoriques.
"Sa victoire est bonne pour le pays", s'est réjoui Mzwandile Mkhwanazi, de la province du KwaZulu Natal. "Nous avons besoin d'un pays stable, d'un président capable de combattre la corruption, je crois qu'il est à la hauteur de la tâche".
"Le combat pour le renouvellement, l'unité et la reconstruction de notre ANC débute aujourd'hui", s'est réjoui sur Twitter le chef de la majorité parlementaire du parti, Jackson Thembu.
Très déçus, les soutiens de Mme Dlamini Zuma se sont réconfortés en constatant que la nouvelle direction du parti - le président et cinq autres membres - issue du scrutin de lundi 18 décembre était également partagée entre les deux camps.
- "Équilibre"–
Allié de l'ex-épouse de M. Zuma, le Premier ministre de la province du Mpumalanga (Nnord), David Mabuza, a été élu vice-président du parti, un poste d'où il pourra surveiller de près l'action du nouveau président.
Les délégués du Congrès national africain (ANC), au pouvoir en Afrique du Sud depuis 1994, ont voté toute la nuit de dimanche 17 décembre à lundi 18 décembre pour élire le successeur de leur très contesté président Jacob Zuma, un scrutin vital pour l'avenir du parti et du pays. |
"La composition du top 6 est équilibrée", s'est félicité le ministre Jeff Radebe, "l'unité du parti est préservée".
La guerre de succession qui s'achève a révélé d'importantes fractures au sein de l'ANC.
Soutenu par l'aile modérée du parti, très apprécié des marchés, le vice-président a fait campagne en dénonçant la corruption du clan Zuma. Il a aussi promis de relancer l'économie du pays, qui peine à sortir de la crise, et de créer des emplois pour faire reculer un taux de chômage au plus haut à plus de 27%.
Face à lui, Nkosazana Dlamini Zuma, 68 ans, avait repris le discours de son ex-époux sur la nécessaire "transformation radicale de l'économie" au profit de la majorité noire. Un quart de siècle après la chute de l'apartheid, des millions de Sud-Africains continuent à vivre dans la pauvreté.
Ses adversaires la soupçonnaient d'être la "marionnette" de Jacob Zuma et de lui avoir promis l'immunité dans les nombreux scandales politico-financiers où il est accusé.
Dans ce climat de rivalité extrême, le nouveau président de l'ANC va d'abord devoir s'atteler à redresser le parti.
"Les résultats du vote ont été très serrés", a relevé la professeure de sciences politiques Amanda Gouws, de l'université de Stellenbosch. "Les nouveaux dirigeants ont doivent reforger son unité et reconstruire son image".