Yémen: des pourparlers début décembre en Suède, l’émissaire de l’ONU à Sanaa

Washington a annoncé mercredi 21 novembre la tenue de pourparlers de paix pour le Yémen début décembre en Suède, alors que l’émissaire de l’ONU s’est rendu à Sanaa, sur fond de combats pour le contrôle de la ville stratégique de Hodeida.

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L'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, à son arrivée à l'aéroport de Sanaa, la capitale yéménite, le 21 novembre.
Photo: AFP/VNA/CVN

Des discussions entre le gouvernement yéménite, soutenu par une coalition militaire menée par l’Arabie saoudite, et les Houthis se tiendront "tout début décembre" en Suède, a déclaré le ministre américain de la Défense Jim Mattis. L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, également membres de la coalition, "sont à fond derrière" ces négociations, a-t-il assuré à des journalistes au Pentagone.

Cette annonce intervient peu après l’arrivée de l’émissaire de l’ONU, Martin Griffiths, dans la capitale yéménite Sanaa que contrôlent les Houthis.

Le Yémen est quasiment divisé en deux, les forces progouvernementales contrôlant le Sud et une bonne partie du Centre tandis que les Houthis tiennent Sanaa ainsi que le Nord et une bonne partie de l’Ouest dont la ville de Hodeida.

Pour favoriser les efforts de paix, les Houthis se sont dit ouverts à une cessation de hostilités si la coalition progouvernementale cesse ses attaques. Le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi a d’ores et déjà annoncé sa participation aux consultations de paix dont la date n’a pas encore été fixée.

"Il semble que très, très tôt en décembre, en Suède, nous verrons à la fois les Houthis et le gouvernement reconnu par l’ONU, le gouvernement du président Hadi", a déclaré M. Mattis.

Les derniers pourparlers, organisés sous l’égide de l’ONU à Genève en septembre, avaient échoué, les Houthis n’ayant pas fait le déplacement, disant craindre pour leur sécurité.

Dilemme à Hodeida

En attendant, Hodeida sur la mer Rouge, essentielle pour l’acheminement de l’aide humanitaire, a connu une deuxième nuit de combats entre Houthis, qui contrôlent la ville et son port, et les forces loyalistes qui tentent de les en déloger.

Après une journée calme mardi 20 novembre, de violents combats ont eu lieu dans la nuit dans les quartiers sud et est de la ville, selon un correspondant de l’AFP et des habitants.

Des blindés des forces progouvernementales yéménites dans une zone industrielle détruite par les combats le 19 novembre dans la ville de Hodeida.
Photo: AFP/VNA/CVN

Dans la nuit précédente, du 19 au 20 novembre, les combats, les plus violents depuis la désescalade du 14 novembre, s’étaient concentrés dans l’Est de Hodeida.

L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a déclaré avoir pris en charge plus de 500 blessés depuis le 1er novembre, et s’est dit "très préoccupée" pour ses patients et personnels médicaux à Hodeida, menacés par les combats tout proches.

Hodeida, par où passe 75% de l’aide humanitaire, constitue un enjeu clé de ce conflit qui a déjà fait quelque 10.000 morts et plongé 14 millions de personnes dans une situation de pré-famine, selon l’ONU.

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se prononcer à une date indéterminée sur une résolution, dont un projet a été présenté par la Grande-Bretagne, appelant à une trêve dans la ville et le passage, sans obstacles, de l’aide humanitaire.

Cette résolution est "destinée à obtenir un consensus des deux parties pour permettre à des discussions d’avoir lieu (...) à Stockholm", a affirmé mercredi 21 novembre le chef de la diplomatie britannique Jeremy Hunt.

La communauté internationale se trouve devant un "rude" dilemme à Hodeida, estime dans un rapport le centre de réflexion International Crisis Group (ICG), ajoutant que Martin Griffiths "fait face à l’épreuve la plus difficile de son mandat".

"Si ses efforts de médiation réussissent à empêcher une bataille destructrice pour Hodeida, il pourrait donner un élan qui relancerait le processus de paix", estime l’ICG.

Si les Houthis perdent le contrôle de la ville, la population, déjà au bord de la famine, risque "quelque chose de bien pire, car de nouvelles perturbations dans l’approvisionnement en produits de base pourraient se révéler catastrophiques", estime le centre de réflexion.

Sur le terrain, l’ICG souligne à la fois la détermination des Houthis à garder le contrôle de la ville et les faiblesses des forces progouvernementales.


AFP/VNA/CVN

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