Un résultat décevant qui fait planer quelques doutes sur les forces actuelles en présence… Et la relève se fait attendre !
Les années 1990 et début 2000 ont vu une génération dorée de pratiquants vietnamiens - et surtout de pratiquantes - de wushu briller à l’échelle planétaire. L’on pense notamment à Nguyên Thuy Hiên (septuple championne du monde), Dàm Thanh Xuân et Nguyên Phuong Lan (toutes deux triples championnes du monde).
Nguyên Thuy Hiên . |
Dàm Thanh Xuân. Photo : CTV/CVN |
Mais cette époque est révolue, et la génération actuelle peine à s’illustrer au plus haut niveau. Thanh Tùng, qui vient de remporter le titre de champion d’Asie en taolu, est l’un des rares à pouvoir peut-être réaliser quelque chose au niveau planétaire. Lors de cette compétition, la délégation vietnamienne n’a décroché que trois médailles, toutes en taolu.
En shanshu, les trois combattants engagés en finale se sont tous inclinés face à leurs opposants chinois et iraniens, en raison d’un déficit physique mais aussi d’expérience, devant se contenter de l’argent. Alors que le wushu vietnamien est sur le déclin - que l’on espère temporaire -, l’Iran est lui en pleine ascension, comme l’atteste sa 2e place.
Hoàng Vinh Giang, vice-président et secrétaire général du Comité olympique du Vietnam (il est également l’homme qui a introduit le wushu dans notre pays) fait part de son inquiétude : «Pour l’heure, le wushu est dans le creux de la vague au Vietnam. Auparavant, nous disposions de grands champions comme Diêp Bao Minh. Aujourd’hui, personne ne semble véritablement émerger…». Viennent s’ajouter à cela ces puissances montantes que sont - outre l’Iran -, la Malaisie et l’Indonésie. Ces dernières investissent massivement pour hausser leur niveau, au détriment bien entendu des combattants vietnamiens, qui ne disposent ni des mêmes entraîneurs, ni des mêmes infrastructures sportives, comme l’évoque Lê Minh Hà, membre du comité d’organisation des 8es Championnats d’Asie de wushu. En plus de s’attacher les services d’experts chinois, ces nations n’hésitent plus à envoyer leurs meilleurs éléments suivre de longs stages d’entraînement en Chine, de même qu’à naturaliser des combattants qui en sont originaires pour participer aux grandes compétitions. En bref, les armes ne sont plus les mêmes.
Le sportif Xuân Hiêp. Photo : Quang Nhut/ VNA/CVN |
La clé ? l’investissement
Bien que dans l’ensemble, les résultats aient été décevants lors de ces derniers championnats d’Asie, les espoirs restent permis. En effet, certains jeunes ont montré de belles choses, à l’instar de Thuy Vi, Xuân Hiêp, Minh Huyên, Thanh Tùng, ou encore de Phuong Giang... Outre Thanh Tùng (voir plus haut), le jeune Xuân Hiêp est monté sur la plus haute marche du podium en taolu avec sabre. Thuy Vi et Phuong Giang - en plus d’avoir été toutes deux médaillées de bronze en shanshou - ont fait de nets progrès dans cette spécialité et pourraient se révéler aux yeux du monde ces prochaines années.
La jeune pratiquante de wushu Trà My Photo : Quang Nhut/ VNA/CVN |
Fait inéluctable : nos vétérans ne rajeunissent pas, et prennent peu à peu leur retraite de sportif de haut niveau. Il faut donc dès maintenant rajeunir la sélection nationale pour retrouver des couleurs et les défendre haut !
Et il faut surtout prodiguer à cette nouvelle génération les moyens de leurs ambitions, qui passent par la case «investissement» comme le font les pays voisins, d’autant plus que le wushu postule à devenir discipline olympique. Messieurs des instances sportives nationales, la balle est dans votre camp !
Diêu An/CVN