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Des passagers en combinaison dans une gare de Wuhan, en Chine, le 8 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À Londres, le Premier ministre Boris Johnson s'apprêtait à passer sa troisième nuit à l'hôpital. Dans un état stable, il était toujours dans une unité de soins intensifs, mais conscient et sans respirateur artificiel.
La France a été mardi 7 avril le quatrième pays à franchir la barre des 10.000 morts officiellement comptabilisés comme causés par le virus, après l'Italie, l'Espagne et les États-Unis.
On s'approche dans le monde des 100.000 morts, avec plus de 80.000 recensés mardi 7 avril par l'AFP. Mais ce comptage, à partir de sources officielles, est en-dessous de la réalité, puisque de nombreux morts hors des hôpitaux ne sont ni testés, ni comptabilisés, par exemple aux États-Unis, où les règles varient d'une juridiction à une autre.
Dans un monde en quête de bonnes nouvelles, la réouverture aux transports de Wuhan, où 11 millions d'habitants vivaient coupés du monde depuis fin janvier, montre que le coronavirus peut être dompté, même si le confinement général n'a pas été levé et de nombreux contrôles restent en place.
Des centaines de personnes qui étaient bloquées dans la ville se sont immédiatement ruées vers les gares, ont constaté des journalistes de l'AFP.
"Ça fait 77 jours que j'étais enfermé !", s'est réjoui un voyageur, impatient de rentrer à Changsha, à quelque 350 kilomètres de là.
Les Noirs plus touchés aux États-Unis
À Washington, le 7 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Aux États-Unis, l'État de New York, épicentre américain de l'épidémie, a enregistré un nouveau record de 731 morts en 24 heures, pour un total de 5.489 décès.
La cathédrale Saint-Jean le Théologien, à Manhattan, est en train d'être transformée en hôpital de campagne, avec des tentes médicales dans sa longue nef et sa crypte.
"Au cours des siècles précédents, les cathédrales étaient toujours utilisées de cette façon, comme pendant la peste", a observé le doyen de la cathédrale, Clifton Daniel.
Mais New York n'est pas le seul foyer américain. Les hôpitaux du New Jersey, juste au sud, ainsi que ceux du Michigan (Detroit) et de la Louisiane (La Nouvelle-Orléans), sont submergés.
Une population semble particulièrement exposée, d'après des remontées provenant de quelques juridictions, dont Chicago et Washington : les Noirs.
D'abord parce qu'ils sont plus susceptibles d'avoir l'une des maladies qui causent des complications mortelles de la COVID-19 : le diabète, l'hypertension, les maladies cardiovasculaires.
Mais aussi car les inégalités socio-économiques historiques aggravent l'impact de l'épidémie dans la communauté : moins d'accès aux soins et au dépistage, et des emplois plus exposés à la contamination (supermarché, chauffeurs de bus...).
Des organisations de défense des minorités ont appelé les autorités fédérales à publier des statistiques nationales ventilées par ce que les Américains appellent "race" et ethnicité.
L'attente du pic en Europe
D'un jour à l'autre, les bilans montent et descendent. L'Espagne, après quatre jours de baisse, a annoncé 743 morts, qui portent le total à 13.798. Le bilan a également bondi en France, élevant le total à 10.328 décès.
En dépit de ces rebonds, le nombre de nouvelles hospitalisations marque le pas dans plusieurs pays, dont l'Espagne et l'Italie (17.127 morts), ce qui pourrait mécaniquement faire baisser le nombre de morts après un délai, puisque les décès interviennent souvent après plusieurs jours d'hospitalisation, parfois des semaines.
"Bien que lentement, une certaine baisse de pression commence à être observée dans les hôpitaux et les unités de soins intensifs", relève la Dr Maria José Sierra, du Centre d'alertes sanitaires espagnol.
À l'hôpital Vall d'Hebron, le plus grand de Barcelone, "nous avons eu jusqu'à 24 nouveaux patients par jour deux jours de suite", témoigne le chef du service Ricard Ferrer, qui évoque également une situation stabilisée. Mais "on s'attend encore à une ou deux semaines très critiques".
Chômage massif
Une femme s'enregistre comme demandeuse d'emploi devant le bureau pour les demandes de chômage, le 6 avril à Sofia, en Bulgarie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les marchés misent également sur une prochaine décrue: en Asie et en Europe, les grandes Bourses ont fini largement dans le vert, tandis que Wall Street a fini en légère baisse.
Mais une récession généralisée apparaît inévitable en 2020, l'Organisation internationale du travail évoquant la plus grave crise du marché de l'emploi depuis la Seconde Guerre mondiale, avec 1,25 milliard de travailleurs potentiellement touchés. Les ministres des Finances de l'Union européenne (UE) divergent sur les mesures économiques que le Vieux continent pourrait prendre pour répondre à la crise, le président de l'Eurogroupe, Mario Centeno, plaidant pour "un plan de relance coordonné de grande envergure".
Les pays du Nord, Allemagne et Pays-Bas en tête, sont opposés à un plan d'aide commun financé par une dette collective. L'UE va par ailleurs garantir plus de 15 milliards d'euros pour aider les pays les plus vulnérables en Afrique et dans le reste du monde. Un débat mondial s'esquisse déjà sur le "déconfinement", suscitant la crainte d'un relâchement chez les plus de quatre milliards de personnes, soit plus de la moitié de l'humanité, aujourd'hui contraintes ou appelées par leurs autorités à rester chez elles.
Après l'Autriche lundi 6 avril, la Slovénie veut lever des restrictions la semaine prochaine, la Norvège à compter du 20 avril, et le Portugal évoque un début de retour à la normale en mai.
AFP/VNA/CVN