WeWork sous les 20 milliards, pourrait reporter son arrivée à Wall Street

WeWork, qui a lancé une véritable révolution des bureaux partagés et dont les pratiques comptables sont controversées, envisage désormais une valorisation sous les 20 milliards de dollars et pourrait reporter son introduction à Wall Street en 2020, ont indiqué dimanche 8 septembre à l'AFP des sources proches du dossier.

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WeWork envisage désormais sa valeur sous les 20 milliards de dollars contre 47 milliards début septembre.

Emblème du "coworking", la société est sous la pression de certains de ses investisseurs pour abandonner momentanément son projet d'entrer en Bourse (IPO) cet automne, ont ajouté ces sources sous couvert de l'anonymat.
Le modèle économique et la gouvernance de WeWork suscitent des doutes auprès des milieux d'affaires, selon ces sources.
C'est la deuxième fois en trois jours que WeWork abaisse sa valeur. Jeudi 5 septembre, des sources proches du dossier avaient indiqué que la société tablait désormais sur une valeur d'entreprise aux alentours de 20 milliards, contre 47 milliards quelques mois plus tôt en vertu du dernier tour de table auprès du groupe japonais Softbank.
Les investisseurs de WeWork redoutent que les marchés réservent un accueil froid à la société, avancent encore les sources.
"Beaucoup à en discuter"
La traditionnelle tournée de présentation de l'entreprise aux investisseurs potentiels précédant une introduction en Bourse (roadshow) qui devait démarrer lundi ne devrait pas avoir lieu, ont encore dit ces sources. Une d'elles ajoutant qu'il est plus que probable qu'il n'y ait rien de tel durant la semaine.
JPMorgan Chase et Goldman Sachs, les deux principales banques chargées de piloter l'introduction en Bourse, vont tenir de nombreuses réunions cette semaine, entre elles et avec les investisseurs pour tenter d'apaiser leurs craintes, ont dit les sources.
"Il y a beaucoup à en discuter", a déclaré une d'elles.
Le Wall Street Journal était le premier à faire état du nouvel abaissement de la valorisation.
Les investisseurs doutent de la capacité de Wework à gagner de l'argent assez rapidement, selon les sources. Ils se demandent aussi si l'entreprise a les reins solides pour résister à un ralentissement de l'économie mondiale et comment le cours de son action réagirait à la volatilité des marchés, nourrie par la guerre commerciale entre les
États-Unis et la Chine.
Les man
œuvres financières de son dirigeant Adam Neumann font aussi grincer des dents, comme quand il investit personnellement dans l'immobilier pour ensuite louer à WeWork.
M. Neumann est propriétaire de plusieurs des propriétés louées par WeWork et a emprunté de l'argent à la société à des taux d'intérêt avantageux. Un prêt de 7 millions de dollars octroyé en 2016 était assorti d'un taux de seulement 0,64%.
Il a encaissé plus de 700 millions de dollars d'actions et de dettes de la société, ce qui est inhabituel avant une vente de titres.
Méfiance
Autre fait ayant soulevé les interrogations sur la gouvernance: M. Neumann avait reçu 5,9 millions de dollars pour l'utilisation du mot "We" (Nous).
Il y a quelques mois, WeWork s’est rebaptisée "The We Co", ce qui a conduit la société à verser de l’argent au titre de droits à We Holdings, une société contrôlée par M. Neumann.
WeWork, né en 2010 à New York, entend lever un peu plus de 3 milliards de dollars lors de son introduction en Bourse, considérée comme une des plus importantes de l'année, et obtenir en parallèle une ligne de crédit de 6 milliards de dollars auprès de grandes banques, ont encore dit les sources.
La société, qui prévoit d'être cotée sous le symbole WE mais n'a pas encore choisi sur quelle plateforme boursière, a essuyé une perte nette de 1,9 milliard de dollars l'an dernier et présentait un déficit de 904 millions au premier semestre de l'année en cours.
Avec ses cafés gratuits, ses canapés et ses cloisons vitrées, WeWork est l'exemple le plus emblématique du "coworking" apparu dans les années 1990 et devenu ces dix dernières années l'une des grandes tendances de l'immobilier de bureaux.
La société est en train de se diversifier, en investissant dans la location d'appartements ou l'éducation.
La méfiance des milieux d'affaires à son encontre procède par ailleurs de la défiance généralisée vis-à-vis des nouvelles pépites, qui bousculent différents secteurs de l'économie à coup d'innovations technologiques mais ne parviennent toujours pas à être rentables en dépit de gros investissements.
Les actions d'Uber et Lyft, les plateformes de réservation de voiture sans chauffeur, et celle de Snap, la maison mère de la messagerie Snapchat, évoluent actuellement à Wall Street en dessous de leur niveau d'introduction.

AFP/VNA/CVN

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