Le niveau économique s'améliorant globalement, la population demande aujourd'hui des soins plus personnalisés, de proximité, basés sur l'écoute et la confiance.
Or, actuellement, les médecins généralistes (appelés médecins de famille au Vietnam) sont quasiment absents du système de santé : les soins de premier recours sont majoritairement assurés par les hôpitaux et par les services d'urgences qui souffrent d'une importante surcharge alors qu'un suivi ambulatoire par un médecin de famille serait préférable.
Les premiers contacts pour ce projet ont été établis dès 2003 entre le Département de médecine générale de l'Université de Liège (ULg) et le Service de la santé de Hô Chi Minh-Ville, et en 2005, un congrès consacré aux fonctions spécifiques du médecin de famille a été organisé dans la mégapole du Sud. Un projet de mise en place d'une formation universitaire en médecine familiale au Centre universitaire de formation (devenu entre-temps l'Université Pham Ngoc Thach, UPNT) et d'implantation de centres pilotes de médecine familiale (sites de soins et de formation) a été mis en place. Des missions de médecins belges au Vietnam et des accueils de médecins vietnamiens à Liège ont été réalisés, notamment avec le soutien de Wallonie-Bruxelles International.
Depuis maintenant cinq ans, le projet belgo-vietnamien de médecine familiale a connu une succession de développements très enrichissants. D'abord, par l'association de la seconde université de HCMV (Université de médecine et de pharmacie) et ensuite par celles des Facultés de médecine de Hanoi, Haiphong, Thai Nguyên (Nord). Du côté belge, le soutien complémentaire de la CUD (Coopération universitaire au développement) a été obtenu, dans le cadre d'un programme de coopération universitaire institutionnelle et d'un projet interuniversitaire ciblé.
Le volet académique du projet, qui porte sur la formation d'enseignants de médecine familiale, cible la création d'un département universitaire à l'UPNT d'ici 2013. Plusieurs boursiers vietnamiens qui auront alors effectué des séjours de longue durée en Belgique, pourront intégrer le staff de ce nouveau département.
Le volet clinique qui soutient l'ouverture de six postes pilotes a nécessité de nombreuses activités préparatoires, avec la collaboration des autorités politiques et sanitaires, de la ville et des quartiers concernés. Le Comité populaire municipal et le Service sanitaire de HCMV ont engagé les budgets nécessaires et ont pris les décisions administratives pour que ces premiers centres de médecine familiale ouvrent leurs portes aux patients, dès le 1er juillet 2010, parrainé par les médecins de famille vietnamiens et leurs homologues belges.
La contribution de Wallonie-Bruxelles International se poursuivra durant le programme 2010-2012. Essentiellement pour permettre à l'expérience de HCMV d'être partagée par les Facultés de médecine vietnamiennes du Nord du pays, également intéressées par la médecine familiale et par des échanges avec des collègues belges. Le tout au bénéfice du Vietnam, de son système de santé, et, in fine, de sa population.
La surcharge des consultations à l'hôpital peut être améliorée par la mise en place d'un réseau de médecins de famille.
La médecine de famille devra être exercée dans des centres de santé de proximité.
Un colloque sur la médecine familiale vient d'avoir lieu dans la province de Thai Nguyên avec la participation des professeurs de l'ULg. Il est une étape importante dans le processus de développement du projet dans le Nord. Après Thai Nguyên, les professeurs belges travaillent avec l'Hôpital de l'agriculture à Hanoi et travailleront ensuite avec les médecins de l'hôpital Pham Ngoc Thach et l'Université de médecine et de pharmacie de Hô Chi Minh-Ville.
WB/CVN