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Depuis le dernier week-end, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 0,11% à 20.071,46 points alors que le le Nasdaq, à dominante technologique, a avancé de 0,11% à 5.666,77 points, un niveau jamais vu. L'indice élargi S&P 500 a reculé de 0,12% à 2.297,42 points.
"Il y a eu une tonne de nouvelles décevantes venant de la présidence Trump et le marché n'a pas tant chuté que ça, puis on a eu juste quelques fragments d'annonces positives et le marché a monté", a commenté Karl Haeling, de Landesbank Baden-Württemberg, remarquant que Wall Street revenait finalement à son point de départ.
En début de semaine, la Bourse de New York a d'abord fraîchement accueilli la décision du président Donald Trump, prise juste avant le week-end, d'interdire pendant 90 jours l'arrivée de tout ressortissant de sept pays à majorité musulmane. "Mal gérée" selon Karl Haeling, cette décision a essuyé les critiques de plusieurs grands patrons américains.
Le New York Stock Exchange (NYSE), principale plateforme d’échanges de la Bourse de New York, est la plus grande des bourses mondiales. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Wall Street s'est de plus inquiétée de la tournure protectionniste empruntée par le nouveau président américain quand il a réaffirmé sa volonté de renégocier l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) avec le Mexique et le Canada ou encore quand il n'a pas épargné d'autres alliés traditionnels comme l'Australie.
"Ce que l'on entend sur la politique commerciale, ce que l'on entend sur les relations avec des amis des Etats-Unis suggère beaucoup de volatilité, d'incertitude et même peut-être des bouleversements", s'est inquiété Hugh Johnson de Hugh Johnson Advisors qui qualifiait tout cela "d'étrange".
Emploi américain
Au fil de la semaine certains investisseurs ont toutefois progressivement regardé d'un autre oeil les intentions de Donald Trump concernant les accords commerciaux. Ils se sont mis à espérer que les déclarations incendiaires cachent en fait une volonté de favoriser des négociations bilatérales où les Etats-Unis seraient alors en position de force et non pas une véritable volonté protectionniste avec un relèvement des barrières tarifaires.
Cela a redonné un peu baume au coeur à la Bourse avant de nouveaux signes jugés positifs envoyés par la Maison Blanche vendredi 3 février. Donald Trump a reçu plusieurs grands dirigeants d'entreprises et a surtout ordonné un réexamen de la réglementation financière élaborée après la crise de 2008, en particulier la loi Dodd-Frank sur la réforme de Wall Street.
Publié le même jour, le bond des créations d'emploi en janvier a encore amélioré l'humeur des marchés, d'autant que les salaires n'ont que peu augmenté, limitant les risques inflationnistes. Les investisseurs ne se sont donc pas inquiétés outre mesure des risques d'accélération du rythme du resserrement monétaire par une Fed qui a par ailleurs laissé ses taux inchangés cette semaine.
Dans ce contexte l'horizon des marchés devrait devrait toujours se situer au niveau de la Maison Blanche, Wall Street scrutant chacun des tweets dont le président est familier. À l'exception notable du bond du géant de l'informatique Apple après avoir fait état de ventes sans précédent au dernier trimestre, même les résultats d'entreprises, jugés positifs dans l'ensemble, ne parviennent guère à faire diversion."Il y a une chose à remarquer dans cette saison des résultats c'est que plus de la moitié des chefs d'entreprise insistent sur la nécessité de réformes structurelles telles que les prévoient Donald Trump donc, en gros, s'alignent derrière sa politique économique", a mis en avant Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services."Pour les marchés financiers c'est rassurant de voir les responsables économiques être, en tous cas sur ce plan, presque à l'unisson avec le président", a-t-il détaillé.
AFP/VNA/CVN