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Amazon a terminé 2016 avec des résultats encourageants |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le géant américain de la distribution en ligne Amazon a terminé 2016 avec une rentabilité meilleure que prévue, mais son chiffre d'affaires pour l'important trimestre des fêtes et ses prévisions n'étaient pas à la hauteur des attentes.
L'action du groupe perdait en conséquence plus de 4% vers 00h00 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street.
Amazon, auquel les investisseurs ont souvent reproché dans le passé de sacrifier ses marges au profit de sa croissance, a pourtant cette fois surpris quadruplant son bénéfice net sur l'ensemble de l'année dernière, à 2,4 milliards de dollars.
Au quatrième trimestre, il a encore grimpé de 55% à 749 millions de dollars, et le bénéfice par action a dépassé les attentes des analystes.
Le chiffre d'affaires en revanche a atteint seulement 43,7 milliards de dollars au quatrième trimestre (+22%), quand les analystes espéraient un milliard de plus environ. Et les 33,25 à 35,75 milliards annoncés pour le trimestre en cours sont aussi en-dessous des attentes.
"La croissance d'Amazon reste impressionnante", reconnaît Anthony Riva, analyste chez GlobalData Retail, "mais comparé à la référence élevée qu'il a fixée (dans le passé), les derniers chiffres sont un peu faibles" : même si cela s'explique en partie par des effets de change défavorables, il y a "un écart de croissance" avec les trois premiers trimestres de l'année.
Le ralentissement n'a pas épargné la filiale de "cloud" AWS, qui loue via internet de l'espace dans ses serveurs à d'autres entreprises souhaitant y stocker leurs données ou y faire tourner leurs services en ligne, et a largement soutenu les résultats groupe ces derniers trimestres.
Elle a encore augmenté au quatrième trimestre son chiffre d'affaires de 47% à 3,5 milliards de dollars, et son bénéfice d'exploitation de 41% à 2,4 milliards. Mais sur les trois mois précédents, les revenus avaient augmenté de 55% et le bénéfice carrément doublé.
Intensification des dépenses
Malgré la bonne surprise du quatrième trimestre, les perspectives de rentabilité restent peu brillantes : Amazon table au premier trimestre sur un bénéfice d'exploitation de seulement 250 à 900 millions de dollars, contre 1,1 milliard un an auparavant.
Le directeur financier, Brian Olsavsky, a en outre confirmé aux analystes que la stratégie n'avait pas changé. "Les investissements se sont intensifiés au deuxième semestre de l'an dernier (...) et cela continuera en 2017 et probablement au-delà", a-t-il prévenu.
Les dépenses opérationnelles totales ont grimpé de 26% sur l'ensemble de 2016.
Brian Olsavsky a évoqué les frais pour créer de nouveaux centres de traitement de commandes (26 au total l'an dernier, dont 23 au second semestre) mais aussi pour des contenus numériques, notamment vidéo, et du marketing.
Amazon s'est notamment confirmé comme un concurrent frontal de Netflix en fin d'année dernière en étendant à 200 pays son propre service de vidéo en ligne. Ce dernier est l'un des principaux produits d'appel pour son abonnement Prime, qui a séduit selon son patron Jeff Bezos "des dizaines de millions" de consommateurs l'an dernier et les encourage à dépenser davantage dans ses boutiques en offrant aussi des livraisons gratuites.
Amazon tente donc de le rendre attractif en réalisant, comme Netflix, des séries originales dont certaines, comme "Transparent" ou "Mozart in the jungle", ont été récompensées aux Golden Globe. Il avait aussi mis 10 millions de dollars sur la table l'an dernier pour racheter les droits aux États-Unis de "Manchester by the sea", qui a décroché plusieurs nominations aux Oscars.
Le groupe dépense aussi beaucoup pour s'installer dans les maisons avec son assistant virtuel à intelligence artificielle Alexa, intégré à ses propres enceintes Echo, qui ont été l'un des succès des ventes de fin d'année, mais aussi à un nombre croissant d'objets connectés. Cela a le potentiel d'élargir l'écosystème d'Amazon, et à terme ses ventes, mais dans l'immédiat cela coûte cher.
Le groupe développe aussi beaucoup ses capacités dans les transports, qu'ils soient terrestres, maritimes ou aériens. Il a encore annoncé cette semaine un investissement de 1,5 milliard de dollars dans un hub pour sa flotte grandissante d'avions cargo.