Wall Street trébuche devant la montée des taux obligataires

La Bourse de New York a conclu en baisse mercredi 19 octobre, trébuchant devant la montée des taux obligataires alors que les nuages persistent du côté de l'inflation.

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Un opérateur du New York Stock Exchange. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Après deux jours de vif rebond, l'indice Dow Jones a cédé 0,33% à 30.423,81 points, le Nasdaq, à forte coloration technologique, a lâché 0,85% à 10.680,51 points et l'indice élargi S&P 500 s'est replié de 0,67% à 3.695,16 points, selon les résultats définitifs.

Les actions ont terminé dans le rouge "alors que les investisseurs étaient pris entre la perspective d'une Réserve fédérale stricte sur la politique monétaire et des résultats d'entreprises de bonne facture", ont résumé les analystes de Wells Fargo.

Le Livre Beige de la Fed, publié mercredi 19 octobre, deux semaines avant la prochaine réunion monétaire de la banque centrale américaine, a dépeint une économie en progrès ralenti aux États-Unis où un vent de "pessimisme" commence à souffler parmi les entrepreneurs. "La hausse des prix reste élevée", selon l'enquête.

"Il n'y a rien eu aujourd'hui qui nous ait apporté quelque consolation du côté de l'inflation sur le plan mondial et cela a fait monter les taux obligataires", a résumé Tom Cahill de Ventura Wealth Management, soulignant les fortes hausses de prix annoncées au Royaume-Uni et même au Canada.

Le taux sur les bons du Trésor américain à 2 ans, le plus sensible à l'inflation, a grimpé à 4,54% contre 4,42% la veille, un plus haut depuis 2007. Celui sur les bons à dix ans ans a atteint 4,12% contre 4,00%.

Lorsque le coût de l'argent monte ainsi, les actions ont tendance à baisser, car cela laisse présager des coûts d'exploitation plus lourds pour les entreprises, ce qui pèsera sur les bénéfices.

L'inflation au Royaume-Uni s'est accélérée à 10,1% sur douze mois, un sommet en 40 ans et la plus forte des pays du G7. Au Canada, même si l'inflation a marginalement ralenti sur un an à 6,9% au lieu de 7%, elle a encore grappillé 0,1% sur le mois.

Argent plus cher et dollar fort

En outre, le président de la Fed de Minneapolis, Neil Kashkari, a déclaré mercredi 19 octobre lors d'un entretien retransmis sur le site de l'antenne régionale de la banque centrale, qu'il ne voyait "pas de signe que l'inflation sous-jacente ait fini de grimper". "Rien ne suggère qu'on avance dans la bonne direction au niveau des prix", a renchéri Tom Cahill.

L'analyste soulignait que même les cours de pétrole étaient à la hausse, faisant un bond de 2% à 3%, alors que l'administration Biden a pourtant annoncé lâcher sur le marché 15 millions de barils de brut supplémentaires à partir des réserves stratégiques, dans le but de faire baisser les prix.

Enfin, le dollar se renforçait encore, dopé par l'ascension des taux d'intérêt. Vers 20h30 GMT, le billet vert prenait 0,85% par rapport à l'euro, à 0,9774 USD pour un euro, et 0,87% face à la livre, à 1,1221 dollar.

"Un dollar fort est aussi problématique pour le marché boursier, car cela tend les conditions financières pour les entreprises et diminue les ventes qu'elles réalisent à l'étranger", a relevé Tom Cahill.

Hormis l'énergie (+2,94%), tous les secteurs du S&P ont terminé dans le rouge, à commencer par l'immobilier (-2,56%). L'indicateur des départs de nouveaux chantiers en septembre s'est écroulé de 8,1% par rapport au mois d'avant en raison du coût des crédits immobiliers, selon le département américain du Commerce.

Les résultats d'entreprises ont pourtant continué d'être, dans l'ensemble, bien meilleurs qu'attendu. Le leader du streaming Netflix a conclu en hausse de 13,09% après avoir affiché un rebond sensible du nombre de ses abonnés, qui lui permet d'atteindre le record de 223 millions.

United Airlines a gagné 4,97% alors que la compagnie aérienne a fait part d'un solide trimestre estival, les difficultés économiques ne semblant pas affecter la reprise de la demande pour les billets d'avions.

Le géant américain des produits de grande consommation Procter & Gamble (P&G) a avancé de 0,93% après un résultat par action supérieur aux attentes, même si son chiffre d'affaires en volume a un peu baissé, laissant suggérer que les hausses de prix commencent à gêner les consommateurs.

Tesla perdait 3,31% à 214 dollars dans les échanges électroniques après la clôture. Si le constructeur de voitures électriques a doublé son bénéfice au troisième trimestre, le chiffre d'affaires du groupe d'Elon Musk a déçu.

AFP/VNA/CVN


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