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À la Bourse de New York, le 3 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'indice Dow Jones a grappillé 0,27%, à 31.029,31 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a cédé 0,03% à 11.177,89 points et le S&P 500, 0,07% à 3.818,83 points, selon des résultats définitifs. "Les investisseurs ont eu du mal à trouver une conviction après la chute de la veille", ont commenté les analystes de Schwab.
Même son de cloche chez 50 Park Investment où Adam Sarhan soulignait que le marché "était à la lutte pour trouver une direction et surtout de bonnes nouvelles". "Les investisseurs font face à deux vents contraires : la Réserve fédérale, qui est plus agressive, et la tendance du marché, qui est à la baisse", a ajouté M. Sarhan, espérant des résultats trimestriels d'entreprises, à venir mi-juillet, qu'ils "apporteront de bonnes nouvelles".
"Si ce n'est pas le cas, il faut se préparer à d'autres baisses" des indices, a-t-il souligné, alors que Wall Street va clore jeudi 30 juin un de ses pires semestres depuis le milieu des années 70. Jusqu'ici l'indice des valeurs vedettes est en repli 14,61% depuis le début de l'année. Le Nasdaq a plongé de 28,55% tandis que le S&P 500, le plus représentatif du marché américain, a reculé de 20,04%.
Contraction accentuée
Une nouvelle et dernière estimation du produit intérieur brut (PIB) américain au premier trimestre a montré mercredi 29 juin que la première économie mondiale s'était contractée plus que prévu, à -1,6% en rythme annualisé. C'est la baisse des dépenses de consommation, plus forte qu'anticipée, qui a creusé le recul du PIB de 0,1 point par rapport à la deuxième estimation.
"Les craintes d'un ralentissement de la croissance et d'une inflation persistante continuent de plomber le marché", ont résumé les analystes de Wells Fargo. Les investisseurs étaient dans l'expectative d'indicateurs cruciaux jeudi 30 juin, ce qui expliquait aussi l'attentisme de la séance.
Le département américain du commerce doit publier les dépenses de consommation pour mai, un poste vital pour l'économie américaine, et surtout l'indice PCE des prix à la consommation, le baromètre favori de la Fed pour mesurer l'inflation. Les investisseurs ont pris acte de nouveaux commentaires des grands banquiers centraux lors d'une conférence organisée par la BCE au Portugal.
Jerome Powell, le patron de la banque centrale américaine, a réitéré "l'engagement intense de la Fed à faire baisser l'inflation pour qu'elle revienne autour de 2%", alors qu'elle culmine à 8,6% en rythme annuel, selon l'indice CPI.
"La voie" qui permettrait de faire décélérer l'inflation sans affecter outre mesure le marché de l'emploi "s'est rétrécie", a-t-il reconnu, mais "nous pensons que nous pouvons le faire", même s'il n'y a "pas de garantie". Mais "la pire bêtise serait de manquer de ramener la stabilité des prix", a-t-il martelé.
De son côté, la présidente de l'antenne de la Fed à Cleveland et membre votante du Comité monétaire (FOMC), Loretta Mester, a affirmé qu'elle soutiendrait une nouvelle hausse de 75 points de base des taux sur les fonds fédéraux si les conditions économiques demeurent les mêmes. La prochaine réunion monétaire de la Fed est pour fin juillet.
Sur le marché obligataire, les taux sur les bons du Trésor américain dix ans, qui évoluent en sens inverse du prix de l'obligation, ont dégringolé à 3,09%. À la cote, la chaîne d'articles pour la maison Bed Bath and Beyond, qui a souffert une perte trimestrielle plus importante que prévue doublée d'une chute des ventes et de la démission de son PDG, a plongé de 23,58%, à moins de 5 USD.
"On commence à voir que le malaise économique touche +Main Street+ (c'est-à-dire l'économie réelle) et plus seulement Wall Street", a noté Adam Sarhan. L'action du croisiériste Carnival a sombré de 14,18% à 8,86 USD, après un avis défavorable de Morgan Stanley. Le titre s'affichait à 26 USD il y a un an. Sa chute entraînait dans son sillage ses concurrents Royal Caribbean (-10,26%) ou Norwegian Cruise (-9,33%).
AFP/VNA/CVN