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Wall Street s'est confortablement installé dans le vert malgré la hausse record du nombre de demandeurs d'allocations chômage aux États-Unis. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Grâce à cette progression, la troisième d'affilée, l'indice vedette de la place new-yorkaise a quitté le "bear market" où il s'était installé il y a deux semaines. Cette expression, issue du jargon boursier, est employée quand le Dow Jones chute de 30% par rapport à son dernier record. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a lui pris 5,60%, à 7.797,54 points, et l'indice élargi S&P 500 a gagné 6,24%, à 2.630,07 points. Les investisseurs ont semblé ignorer l'envolée sans précédent des inscriptions au chômage aux États-Unis.
Les demandes hebdomadaires d'allocations chômage ont en effet atteint un sommet historique, culminant à 3,3 millions la semaine dernière, selon les chiffres publiés jeudi 26 mars par le département du Travail. C'est 3 millions de plus que la semaine précédente, une hausse jamais vue auparavant. Selon Patrick O'Hare de Briefing.com, "on avait beaucoup parlé du fait que ces chiffres allaient être mauvais, ce qui a un peu atténué l'onde de choc" à la publication du rapport.
L'expert juge toutefois que le marché reste sous pression et avertit que les données attestant du brusque ralentissement de la première économie mondiale vont s'accumuler dans les prochaines semaines. Par ailleurs, les courtiers ont été rassurés par l'adoption au Sénat, dans la nuit de mercredi 25 mars à jeudi 26 mars, d'un vaste plan de relance, qui prévoit 2.000 milliards de dollars pour soutenir l'économie américaine.
Ce texte doit désormais être approuvé par la Chambre des représentants, lors d'un vote prévu vendredi 27 mars, puis promulgué par le président américain Donald Trump. Selon M. O'Hare, la hausse de jeudi est également liée à "un rééquilibrage de portefeuille à l'approche de la fin du trimestre." "Les investisseurs qui détenaient trop d'obligations les ont vendues pour placer leur argent dans des actions", décrit l'expert.
"Ce mouvement ne se reflète pas nécessairement sur le marché obligataire, car la Réserve fédérale y achète de nombreux bons du Trésor", précise M. O'Hare. Le taux à 10 ans sur la dette américaine, qui recule quand le prix des obligations augmente, était effectivement en baisse, s'établissant à 0,8415% aux alentours de 20h25 GMT contre 0,8673% la veille à la clôture.
Nouveau bond de Boeing
Au rang des valeurs, Boeing a connu une nouvelle progression spectaculaire de 13,8%. Les investisseurs s'attendent à ce que l'avionneur américain obtienne des aides fédérales conséquentes pour l'aider à surmonter les crises du coronavirus et du 737 MAX. Micron Technology s'est apprécié de 5,4%. Le fabricant de puces électroniques a fait part mercredi 25 mars, en fin de journée, de résultats trimestriels supérieurs aux attentes et rassuré le marché par des prévisions financières meilleures que prévu.
Apple s'est apprécié de 5,3%. Selon le Nikkei Asian Review, la marque à la pomme envisage toutefois de repousser de plusieurs mois le lancement de son prochain modèle d'iPhone en raison du bouleversement de la chaîne d'approvisionnement et de la chute de la demande en raison du coronavirus. Ford a reculé de 2,6%.
L'agence de notation S&P a rétrogradé mercredi soir 25 mars la note de la dette à long terme du constructeur automobile américain de BBB- à BB+, ce qui fait passer le groupe de Dearborn (Michigan, nord) dans la catégorie des emprunteurs spéculatifs ou "junk bonds". Ford a toutefois annoncé jeudi 26 mars, au même titre que Fiat Chrysler (+4%), envisager de reprendre avant mi-avril la production dans ses usines fermées en raison de la pandémie de coronavirus.
AFP/VNA/CVN