>> First Republic, sans garantie sur un plan de sauvetage, s'effondre à Wall Street
>> Wall Street stable après la reprise de First Republic par JPM
>> Après First Republic, les banques régionales restent sous pression à Wall Street
Le parquet du New York Stock Exchange. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'indice Dow Jones a lâché 0,86% à 33.127,74 points et le S&P 500 a cédé 0,72% à 4.061,22 points, pour descendre à leur plus bas depuis fin mars, tandis que le Nasdaq a reculé de 0,49% à 11.966,40 points.
Au sein du S&P, le secteur bancaire a mené la baisse (-1,39%), certaines banques régionales perdant jusqu'à la moitié de leur valorisation en Bourse. Ainsi PacWest a fondu de 50,62%, son titre tombant à 3,17 USD.
La banque californienne avait indiqué dans la nuit qu'elle examinait des ventes d'actifs stratégiques. Elle a assuré toutefois ne pas avoir enregistré "de mouvements exceptionnels" dans ses dépôts, après la déconfiture de First Republic Bank, qui a dû être rachetée en catastrophe le week-end dernier par JPMorgan Chase.
Western Alliance s'est écroulée de 38,52% et Zions Bancorporation de 12%. Les grandes banques ont aussi fait les frais de ces turbulences : JPMorgan a cédé 1,37%, Bank of America -3,09% et Wells Fargo -4,23%.
"On assiste à une prophétie qui s'auto-réalise", a indiqué Tom Cahill de Ventura Wealth Management : "entre les ventes à découvert qui suivent des informations négatives, qui font ensuite baisser les cours". Ces ventes à découvert ou short-selling consistent à emprunter un titre en misant sur sa baisse.
Interrogée lors d'un point de presse sur la possibilité d'une suspension de ces ventes à découvert - comme cela avait été fait en 2008 -, une porte-parole de la Maison Blanche a indiqué que "le gouvernement surveillait de près les événements sur le marché, y compris les ventes à découvert sur les titres des banques".
En guise de responsable, nombre d'investisseurs pointaient du doigt la rapide montée des taux directeurs de la Fed qui ont grimpé en un an environ, de zéro à plus de 5%. "Et la dernière hausse de 25 points de base mercredi 3 mai n'était pas une bonne idée", a estimé Tom Cahill.
Pour Shaun Osborne de Scotiabank, "la politique monétaire plus stricte de la Fed ne fait que faire monter les coûts de financement et risque de susciter davantage de fuites de capitaux déposés dans les banques régionales". La prochaine étape pour le marché sera, dès vendredi, la parution des chiffres officiels de l'emploi américain.
Une surprise à la baisse des créations d'emplois pourrait apaiser les échanges en détendant les taux obligataires et en impliquant que la Fed va au moins faire une pause dans les hausses de taux. Mais rien n'est moins sûr : le marché devrait avoir créé encore 180.000 emplois en avril contre 236.000 en mars, selon les prévisions.
À la cote, Paramount Global a plongé de 28,35% à 16,40 USD après avoir annoncé une perte trimestrielle de 1,12 milliard d’USD, malgré une hausse de ses abonnés à son service de streaming. Après la clôture, Apple (-0,99%) grimpait de 1,21%, les bénéfices du groupe dépassant les attentes pour le deuxième trimestre et ses ventes ayant moins reculé que prévu.
Wall Street a par ailleurs bien accueilli un nouveau venu à la cote : Kenvue, la branche produits d'hygiène et de soins grand public (Neutrogena, Aveeno, Band-Aid), du géant pharmaceutique Johnson & Johnson (J&J), a été introduite en Bourse au prix de 22 USD. Le titre a grimpé de 22,27% à 26,90 USD.
Cette opération est la plus grosse IPO de l'année, ayant permis à J&J, qui garde le contrôle de 91% de cette filiale, de lever 3,8 milliards d’USD.
AFP/VNA/CVN