>> Shell : vote massif des actionnaires pour le transfert du siège vers Londres
>> Flambée de l'énergie : Shell va payer deux milliards d'USD d'impôts exceptionnels
Le logo de Shell dans une station service à Londres, au Royaume-Uni. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ensemble, BP, Shell, ExxonMobil, Chevron et TotalEnergies affichent plus de 40 milliards d'USD (36 milliards d'euros) de bénéfices ce trimestre.
Pour Shell, le bénéfice net part du groupe ressort en progression de 22% sur un an à 8,7 milliards d'USD.
Les résultats ont notamment bénéficié d'une baisse des dépenses opérationnelles et d'une meilleure performance en chimie.
Le chiffre d'affaires trimestriel s'inscrit à 89 milliards d'USD (+7%).
Le directeur général de Shell, Wael Sawan, s'est félicité dans un communiqué jeudi 4 mai de résultats "solides" et indique que le groupe va démarrer un programme de rachat d'actions de 4 milliards d'USD pour les trois prochains mois.
Cette annonce poussait l'action qui prenait 2% en début de séance à 2.378,50 pence à la Bourse de Londres.
Les chiffres du premier trimestre bénéficient d'un avantage comparatif par rapport à la même période l'an dernier, au début du conflit en Ukraine, quand le géant énergétique avait passé une lourde charge de 3,9 milliards d'USD liée à son retrait progressif de Russie, bien moins importante toutefois que celle de son rival BP.
Les résultats de Shell s'ajoutent à ceux de BP et ne manqueront pas au Royaume-Uni de raviver les appels à davantage de taxation des géants énergétiques, en pleine crise du coût de la vie et flambée des factures qui n'ont pas reculé avec le reflux des cours du pétrole et gaz sur les marchés.
"Profits obscènes"
Le syndicat Unite a estimé jeudi 4 mai que "les maîtres du pétrole continuent à générer des profits obscènes et paient peu ou pas d'impôts".
Des ONG pro-environnement ont également prévu de manifester devant le siège de Shell, après avoir perturbé les AG de BP ou de Barclays, banque qu'ils accusent de trop financer les extractions d'hydrocarbures polluants et contribuant au réchauffement climatique.
"Le gouvernement britannique devrait cesser d'émettre de nouveaux permis d'extraction de pétrole et gaz et forcer Shell et le reste du secteur à commencer à utiliser leurs profits obscènes pour réparer les dégâts que leurs carburants fossiles causent à travers le monde", a déclaré Greenpeace dans un communiqué.
Les géants énergétiques pour l'instant se focalisent sur la valorisation de leur action.
BP avait annoncé en février, en marge de résultats annuels record, qu'il comptait doper ses bénéfices d'ici 2030 en investissant davantage à la fois dans les énergies renouvelables mais aussi dans les hydrocarbures, ralentissant le rythme de sa transition énergétique.
Les dirigeants des grandes compagnies énergétiques ont aussi fait polémique ces derniers mois avec leurs rémunérations en forte augmentation : celle de l'ex-patron de Shell Ben van Beurden avait grimpé l'an dernier à 9,7 millions de livres (11,4 M d'euros), soit une progression de 53% sur un an.
TotalEnergies, qui a engrangé au premier trimestre un bénéfice net en hausse de 12% à 5,6 milliards d'USD, tout en annonçant la vente de ses actifs canadiens dans les sables bitumineux, se prépare à son tour à un débat climatique agité avec une partie de ses actionnaires lors de son AG le 26 mai.
Les géants américains du pétrole et du gaz ExxonMobil et Chevron ont également vu leurs profits gonfler au premier trimestre malgré la baisse des prix de l'énergie, grâce notamment à leurs activités de raffinage et à leurs mesures d'économies.
ExxonMobil a particulièrement tiré son épingle du jeu : son bénéfice net a plus que doublé par rapport à la même période en 2022 pour atteindre 11,4 milliards d'USD, un record pour un premier trimestre.
Le bénéfice net de Chevron s'est de son côté apprécié de 5% pour atteindre 6,6 milliards d'USD.
AFP/VNA/CVN