Virus : l'aide internationale continue d'arriver en Inde, New Delhi reste confinée

L'aide internationale continuait dimanche 2 mai d'arriver en Inde, où la vaccination a été étendue à tous les 600 millions d'adultes, malgré la pénurie de vaccins, face à des niveaux record de contaminations au COVID-19.

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Crématorium à ciel ouvert où brûlent des bûchers funéraires contenant des victimes du Covid-19, dans les faubourgs de Bangalore (Inde) le 1er mai.
Photo : AFP/VNA/CVN

En première ligne face à la pandémie avec le Brésil, l'Inde a répertorié samedi 1er mai 401.993 nouvelles contaminations sur les dernières 24 heures, un record mondial, a annoncé le ministère de la Santé.

Au total, plus de 151 millions de personnes ont été contaminées dans le monde depuis fin 2019, dont plus de 3,18 millions sont décédées, selon un bilan de l'AFP samedi.

Sur le seul mois d'avril, l'Inde a détecté environ sept millions de nouvelles infections. 3.523 décès ont été enregistrés officiellement samedi sur la journée écoulée, portant le total à 211.853 décès. Mais les experts estiment que les chiffres réels sont beaucoup plus élevés. L'aide médicale internationale, annoncée par plus de 40 pays, a commencé à parvenir cette semaine.

Un avion militaire américain transportant plus de 400 bouteilles d'oxygène et un million de tests de dépistage du coronavirus avait atterri vendredi 30 avril à New Delhi. Un avion allemand avait suivi samedi 1er mai.

Dimanche matin 2 mai, c'est un appareil français qui s'est posé dans la capitale indienne avec 28 tonnes d'équipement médical, dont huit générateurs d'oxygène de grande capacité, pouvant chacun alimenter en continu un hôpital indien de 250 lits, selon les autorités françaises.

"L'Inde nous a aidés l'année dernière dans les hôpitaux français, quand les besoins en médicaments étaient énormes. Le peuple français s'en souvient", a déclaré dimanche 2 mai Emmanuel Lenain, l'ambassadeur de France en Inde. Dans l'immense pays de 1,3 milliard d'habitants, plusieurs États ont prévenu qu'ils étaient à court de vaccins.

"Impact significatif"

Jusqu'à présent, environ 150 millions de vaccins ont été administrés, ce qui représente 11,5% de la population, et à peine 25 millions d'Indiens ont reçu leurs deux doses. Pour tenter d'alléger la pression sur les services de santé, les autorités de New Delhi ont annoncé la prolongation d'une semaine du confinement, qui devait s'achever lundi 3 mai, dans la mégapole de 20 millions d'habitants, où les tests montrent un taux de positivité de presque 33%.

Les hôpitaux de la ville, submergés, manquent de lits, de médicaments et d'oxygène. Des malades meurent devant les établissements sans pouvoir être soignés. Nombre de cimetières de New Delhi sont désormais pleins et les crématoriums fonctionnent en continu, brûlant parfois des corps sur des terrains vagues ou des parkings.

Le conseiller médical de la présidence américaine, Anthony Fauci, a recommandé l'instauration immédiate d'un confinement national de plusieurs semaines, option face à laquelle le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi se montre réticent. "Si vous le faites juste pour quelques semaines, vous pourriez avoir un impact significatif sur la dynamique de l'épidémie", a déclaré le Dr. Fauci.

Comme de nombreux autres pays, le Nigeria a annoncé restreindre l'accès à son territoire aux voyageurs venant d'Inde, mais aussi du Brésil et de la Turquie, également très touchés par une flambée épidémique.

"Marathon de prières"

Des membres du personnel soignant en tenue de protection nettoient une salle des fêtes accueillant temporairement des malades du COVID-19 à New Delhi le 1er mai.

À l'échelle mondiale, l'Amérique latine est également frappée de plein fouet, à commencer par le Brésil - où la vaccination n'a toujours pas décollé - qui a enregistré samedi 2.656 nouveaux décès.

Au total, le pays de 212 millions d'habitants déplore au moins 406.437 morts, ce qui en fait le deuxième plus endeuillé au monde derrière les États-Unis (plus de 576.000 morts). L'Équateur a aussi terminé le mois d'avril sur un record mensuel (plus de 53.000 nouveaux cas).

Alors que le pape François a lancé samedi 1er mai un "marathon de prières" - qui sera relayé par 30 sanctuaires à travers le monde - pour la fin de la pandémie, l'Europe et les États-Unis espèrent la laisser derrière eux d'ici l'été, grâce à l'accélération de la vaccination.

Cent millions de personnes sont entièrement vaccinées contre le coronavirus aux États-Unis, ont annoncé vendredi les autorités sanitaires, saluant une "étape majeure". Certains pays européens assouplissent de leur côté les restrictions, espérant relancer leurs économies plombées par les mesures sanitaires.

Le Portugal a ainsi rouvert samedi sa frontière avec l'Espagne et entamé la dernière phase de son déconfinement entamé à la mi-mars. La Pologne a également commencé samedi la levée progressive de ses restrictions, comme en Ukraine, où centres commerciaux, restaurants et salles de sport ont rouvert leurs portes, avant les écoles mercredi.

En revanche, en Russie, pays parmi les plus touchés au monde - selon ses statistiques de surmortalité qui ne correspondent pas aux chiffres officiels de mortalité COVID -, 10 jours fériés ont été décrétés pour lutter contre un regain épidémique, du 1er au 10 mai.

Manifestations anticonfinement

Les restrictions de déplacements continuaient à susciter des protestations, notamment en Europe et sur le continent américain. Au Canada, des dizaines de milliers de manifestants - 30.000, selon Radio-Canada - ont défilé samedi à Montréal pour dénoncer les mesures sanitaires, dont le masque obligatoire en cas de rassemblement à l'extérieur ou le couvre-feu local.

Et à Bruxelles, la police belge est intervenue en force samedi pour disperser plusieurs milliers de personnes venues "faire la fête" dans un parc malgré l'interdiction des autorités. "On est là pour défendre notre liberté. Le masque? Non, je n'en porte plus, je veux être libre", a expliqué un lycéen de 18 ans.

À Helsinki, la police finlandaise a arrêté une cinquantaine de participants à une manifestation de quelques centaines de personnes.

Au Brésil, plusieurs centaines de manifestants s'étaient donné rendez-vous à Rio de Janeiro avec des banderoles réclamant une "intervention militaire" pour renforcer les pouvoirs du président Jair Bolsonaro. Il y a deux semaines, ce dernier avait déclaré attendre "un signe du peuple" pour "prendre des mesures" afin de mettre un terme aux restrictions prises localement par les maires ou les gouverneurs pour tenter d'endiguer la propagation du coronavirus.


AFP/VNA/CVN

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