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Vincent Labrune élu président de la Ligue de football professionnel (LFP), le 10 septembre à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Après avoir longtemps gardé le secret sur ses intentions, le dirigeant de 49 ans, déjà membre du Conseil d'administration, a renversé la tendance en doublant sur le fil le journaliste Michel Denisot, ex-patron du Paris SG et de Châteauroux, qui semblait partir avec le statut de favori.
"Je connais la complexité de la tâche, la situation du foot français et la crise qu'on traverse, je relève ce challenge avec humanité, passion et détermination", a lancé Labrune, appelant à la "modernisation" du foot français dans une déclaration après l'élection, sans répondre aux questions de la presse.
L'homme d'affaires, né à Orléans, communicant passé par France Télévisions avant de diriger l'OM entre 2011 et 2016, est parvenu à convaincre de justesse les acteurs du football français qui l'ont élu pour quatre ans à la place de Nathalie Boy de la Tour, première femme à avoir occupé ce poste.
Le conseil d'administration nouvellement élu lui a d'abord octroyé 15 voix sur 25, selon plusieurs sources proches des délibérations.
Mais ce fut serré lors de l'assemblée générale élective ayant regroupé jeudi 10 septembre après-midi à Paris l'intégralité des clubs professionnels et les représentants des "familles" du football (entraîneurs, joueurs, arbitres, médecins, personnels administratifs).
Il ne s'est imposé qu'au deuxième tour, à une majorité relative, selon ces mêmes sources.
Ce succès étriqué risque de compliquer ses débuts à la tête de la Ligue, déjà victime de nombreuses secousses ces derniers mois.
Car cette année 2020, avec la pandémie de nouveau coronavirus, aura avant tout été marquée par les polémiques, les chamailleries et autres recours juridiques entre clubs, instances, diffuseurs et même services de l'État, après l'interruption définitive de la saison de Ligue 1 actée en avril.
Le président de l'apaisement ?
L'ex-président de l'OM et désormais président de la LFP, Vincent Labrune (droite) avec l'ancien président de Lens, Gervais Martel, à leurt arrivée à l'AG de la Ligue, le 10 septembre à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Sera-t-il l'homme de l'apaisement ? À peine élu, il a en tout cas déjà indiqué avoir convenu avec l'actuel directeur général exécutif Didier Quillot que celui-ci "cesserait sa mission malgré son excellent bilan".
L'ancien président de l'OM n'a pas que des amis parmi les dirigeants de Ligue 1, en premier lieu Jean-Michel Aulas, le président de Lyon qui l'avait traité de "guignol" après un houleux OL-OM.
Celui-ci ne s'est pas privé de dénoncer une élection "un peu bizarre", appelant Labrune à de "l'humilité" après son score inférieur à 50% en assemblée générale.
"Vincent est courageux, il a pris un sacré job", a au contraire salué le président du syndicat de clubs Première Ligue Bernard Caïazzo au sortir des délibérations.
La tâche la plus urgente sera de mener à bien une réforme de la gouvernance de la Ligue, en vue de la rendre "plus agile, plus efficace, plus stable", comme avancé par Boy de la Tour elle-même cet été dans un entretien à l'AFP.
Mais ce dossier sera complexe, entre les "gros" clubs qui souhaitent à tout prix la création d'une société commerciale sur le modèle de la Premier League anglaise, et les "petits", moins réformistes.
Dossiers chauds
Il faudra aussi redorer le blason du football professionnel auprès des autorités gouvernementales. Celles-ci ont peu apprécié la cacophonie du printemps, en témoigne d'ailleurs le très faible nombre de dérogations préfectorales accordées au football pour accueillir plus de 5.000 spectateurs dans ses stades.
Un peu mises entre parenthèses ces derniers mois, les problématiques de supportérisme (tribunes debout, retour des fumigènes dans les stades, chants discriminatoires et autres interdictions de déplacement) reviendront vite sur la table.
Le Conseil d'administration a par ailleurs été renouvelé pour quatre ans - sous réserve qu'une prochaine réforme des statuts ne modifie pas sa composition - et ne compte donc plus la moindre femme, après quatre années de réunions dirigées par Nathalie Boy de la Tour.
La majorité de ses 25 membres ont été reconduits, notamment Nasser Al-Khelaïfi, le président du PSG, et son homologue de Marseille, Jacques-Henri Eyraud.
AFP/VNA/CVN