Vietnam-Étas-Unis : la littérature pour panser les plaies de la guerre

Trente-cinq ans après la fin de la guerre du Vietnam, des écrivains, poètes vietnamiens et américains se sont réunis le 2 juin dans la province de Hoà Binh (Nord), formant un chœur pour la paix et la charité.

Vétérans qui ont combattu des 2 côtés du champ de bataille, ils se sont rencontrés pour un colloque d'une semaine jusqu'au 3 juin à Hoà Binh et Hanoi sur la littérature du Vietnam et des États-Unis de l'après-guerre.

Les écrivains américains Kevin Bowen, Bruce Weigl, Fred Marchant, Martha Collins, John Dean, George Kovac ont rencontré Lê Luu, Nguyên Duy, Lâm Thi My Da, Nguyên Quang Sang et Nguyên Quang Thiêu.

À l'instar de leurs confrères vietnamiens qui sont venus plusieurs fois aux États-Unis pour tisser des relations culturelles entre les 2 pays, ces écrivains américains ont contribué inlassablement, une bonne décennie durant, à panser les blessures de la guerre.

Ensemble, ils ont échangé leurs ouvrages littéraires et poétiques, passé en revue les faits marquants de ce terrible affrontement avant de discuter des mesures visant à renforcer la coopération des écrivains et poètes de ces 2 pays par l'intermédiaire, notamment, de programmes d'échanges culturels.

Odes à la paix

Des interventions au colloque à Hoà Binh ont salué le rôle des écrivains américains épris de paix ayant pris l'initiative de traduire nombre d'oeuvres littéraires vietnamiennes pour le public américain, par l'intermédiaire du Centre William Joiner (WJC) de l'Université du Massachusetts (États-Unis).

Les participants vietnamiens n'ont pas manqué d'évoquer les diverses mouvances littéraires du Vietnam observées au cours de ces 35 dernières années. Les intervenants ont rappelé la mission des écrivains et des poètes dans la présentation du pays, de la société et de la culture du Vietnam à l'étranger, et discuté des influences de la culture vietnamienne, en particulier de la littérature, sur le public américain.

Les projets visant à faire connaître la littérature vietnamienne aux Américains apparaissent peu à peu. Bruce Weigl et Nguyên Thanh, un étudiant vietnamien résidant aux États-Unis, ont étudié des documents récupérés par les Américains après chaque bataille. Les recherches effectuées par le WJC concluent que nombre de vers composés par des soldats vietnamiens traduisent essentiellement leurs sentiments, et abordent les thèmes de l'amour et des souvenirs de famille. Pas de trace de rancoeur ni de haine dans leurs écrits.

Martha Collins a confié que lorsqu'il avait été le témoin malheureux de la campagne d'objection de conscience pendant la guerre du Vietnam, il avait immédiatement saisi que ce conflit était immoral. Et il a mieux compris ce à quoi il avait participé lorsqu'il a commencé à lire des vers couchés sur papier par des poètes vietnamiens. Le Vietnam a contribué à changer sa vie.

Travail admirable

Selon le poète vietnamien Nguyên Ba Chung, les poètes du Centre William Joiner ont fait un travail admirable, contribuant pour une part importante à permettre aux Américains de faire la rencontre et d'aimer la littérature vietnamienne, tout en bannissant cette idée reprise dans les films et livres américains parus ces 20 dernières années selon laquelle le Vietnam n'était alors peuplé que de gens d'une rare hostilité.

Actuellement, de plus en plus d'Américains souhaitent étudier la culture, l'histoire et la société du Vietnam par le biais des œuvres littéraires, a souligné Fred Marchant.

Une soirée de poésie et d'échanges entre écrivains américains et vietnamiens a été organisée en marge de ce colloque, lesquels ont présenté des œuvres sur la guerre, les douloureux regrets et les pertes qu'elle a causés. Deux poèmes de Martha Collins, l'un sur la guerre, l'autre sur la paix, ont particulièrement marqué les esprits.

Les poètes vietnamiens ont également traduits certains de leurs écrits rédigés pendant la guerre, l'objectif étant de se montrer compréhensif et de panser, une fois pour toutes, les séquelles de la guerre.

Le Centre William Joiner est une organisation non gouvernementale. Son objectif est d'étudier les conséquences de la guerre sur la société. Ce centre est également connu pour avoir été le premier à lancer un programme visant à réconcilier les États-Unis et le Vietnam sur le plan culturel, par l'intermédiaire de rencontres, d'échanges entre des écrivains et artistes des 2 pays.

Câm Sa/CVN

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