Vienne meurtrie par une attaque islamiste, l'EI revendique

Les enquêteurs autrichiens tentaient mardi soir 3 novembre de retracer le macabre parcours de l'assaillant de l'attentat de Vienne, revendiqué par l'EI, la première attaque islamiste à toucher le pays amenant le chancelier Kurz à monter au créneau pour exiger une réponse européenne coordonnée face à la menace.

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Carte de la capitale autrichienne Vienne où des fusillades meurtrières sont survenues le 2 novembre à plusieurs endroits

À l'origine de cette attaque qui a fait quatre morts dans le centre de Vienne, un "soldat du califat", selon le message de revendication envoyé 24 heures après les faits par l'agence de propagande de l'EI. L'assaillant, originaire de Macédoine du Nord et tué lundi soir 2 novembre par la police, a été identifié comme Kujtim Fejzulai. Il avait essayé de rejoindre la Syrie et avait été condamné en 2019 à de la prison en Autriche mais avait été libéré de manière anticipée, a expliqué le ministre de l'Intérieur, Karl Nehammer, devant la presse.

L'homme de vingt ans a donc réussi à "tromper" le programme de déradicalisation et ceux qui étaient chargés de son suivi, a déploré le ministre. Il a visiblement agi seul, contrairement aux premières déclarations des autorités qui avaient lancé une chasse à l'homme pour retrouver des complices. Il n'y a pas de preuve à ce stade de l'existence d'un deuxième assaillant, a souligné M. Nehammer. Le ministre a par ailleurs annoncé 18 perquisitions et 14 interpellations dans la journée. Deux jeunes de 18 et 24 ans ont également été interpellés en Suisse, près de Zurich, a annoncé la police locale, qui enquête sur un lien éventuel avec l'auteur.

Réseaux sociaux

Selon la presse locale, les enquêteurs se concentraient sur l'exploitation des très nombreuses vidéos tournées par des habitants durant l'attaque, pour tenter de retracer le parcours du tueur. La police de Vienne demandait explicitement que ces vidéos soient transmises aux autorités plutôt que d'être postées sur les réseaux sociaux.

Face à l'irruption dans le quotidien des Viennois de la menace jihadiste qui avait jusqu'alors épargné le pays, le chancelier autrichien Sebastian Kurz est monté dès mardi soir 3 novembre à l'offensive politique et diplomatique. "L'UE doit beaucoup plus se concentrer à l'avenir sur le problème de l'islam politique", une "idéologie" qui représente un "danger" pour le "mode de vie européen", a estimé le chancelier autrichien dans une interview au quotidien allemand Die Welt.

Des policiers déployés dans le centre de Vienne après une fusillade près d'une synagogue, le 2 novembre en Autriche

"Je suis déjà en contact avec (le président français) Emmanuel Macron et de nombreux autres chefs de gouvernement sur cette question, afin que nous puissions nous coordonner plus étroitement au sein de l'UE", explique M. Kurz. Cet attentat, qui intervient dans un climat tendu en Europe et après une série noire d'attaques en France, a suscité un afflux de réactions de solidarité, du président américain Donald Trump à son homologue russe Vladimir Poutine en passant par l'ensemble des dirigeants européens, d'Ursula von der Leyen à Emmanuel Macron ou Angela Merkel.

"Pas Berlin, pas Paris"

L'attaque s'est déroulée lundi soir 2 novembre en plein cœur de la capitale autrichienne, près d'une importante synagogue et de l'Opéra. L'assaillant a ouvert le feu alors que de nombreux Viennois profitaient d'un dernier moment de liberté, en terrasse ou au restaurant, avant le confinement. Il était armé d'un fusil d'assaut, d'une machette et d'une ceinture d'explosifs factice. Sur les lieux de l'attentat, un imposant cordon de sécurité bouclait toujours mardi le périmètre de l'attaque.

De premiers hommages, limités par le confinement, commençaient à s'organiser, notamment à la cathédrale de Vienne, où a été organisée une messe du souvenir.  "Ce n'est pas Berlin et ce n'est pas Paris, nous sommes peut-être une très grande ville mais il ne s'y passe jamais rien de vraiment grave", explique Sharut Günduz, réceptionniste dans un hôtel situé aux abords du périmètre de sécurité.

L'Autriche, sous le choc, a décrété trois jours de deuil national. À travers le pays, les drapeaux ont été mis en berne sur les bâtiments publics et une minute de silence observée à midi, tandis que les cloches des églises ont sonné. Parmi les quatre victimes, figurent un homme et une femme âgés, un jeune passant et une serveuse, a précisé le chancelier Kurz. L'une de ces victimes est allemande, a annoncé Berlin.

Vingt-trois personnes restaient hospitalisées mardi 3 novembre, dont sept dans un état critique, selon l'association hospitalière de Vienne. Des policiers et des soldats ont été mobilisés pour protéger les bâtiments importants de la capitale, et les enfants ont été dispensés d'école mardi 3 novembre.


AFP/VNA/CVN

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