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Le ministre autrichien des Affaires étrangères, Sebastian Kurz. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Sebastian Kurz a également appelé à ce que l’Union européenne renonce au versement des milliards promis si le pays ne respecte pas son accord migratoire avec Bruxelles.
S’exprimant à la radio publique Oe1, le ministre a demandé à ce que la Turquie soit mise «à l’ordre du jour» d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne prévue lundi prochain, souhaitant qu’une «politique européenne différente» sur le sujet soit décidée. «Au cours des dernières années, la Turquie s’est de plus en plus éloignée de l’UE, mais notre politique est restée la même. Cela ne peut pas fonctionner», a-t-il ajouté.
Dans le cadre de l’accord de l’UE avec la Turquie en vigueur depuis mars, Bruxelles a promis une accélération des négociations d’adhésion, la libéralisation des visas et trois milliards d’euros à Ankara pour reprendre les migrants qui arrivent en Grèce depuis les côtes turques.
«Cela ne correspond pas à la situation en Turquie et, par conséquent, il faut changer cette politique», a estimé M. Kurz. Arrêter le versement des fonds «est la conséquence logique… Il est clair que cet argent ne sera pas versé si la Turquie ne respecte pas sa part de l’accord», a-t-il dit.
Le commissaire européen à l’Aide humanitaire, Christos Stylianides, a toutefois défendu lundi le versement de fonds européens, soulignant que cette aide ne profitait pas au gouvernement turc. «L’argent des contribuables est uniquement utilisé pour répondre aux besoins des réfugiés», a-t-il assuré lors d’une visite à Vienne.
Les critiques occidentales ne cessent de s’amplifier contre les purges visant les opposants au gouvernement turc dans la foulée du coup d’État manqué de juillet. Une nouvelle étape a été franchie vendredi avec l’arrestation d’une dizaine de députés du principal parti prokurde de Turquie, le HDP, dont ses deux chefs.
Le ministre autrichien de la Défense, Hans Peter Doskozil, a déclaré dimanche 6 novembre que les pays de l’UE «ne peuvent pas compter sur la Turquie» et devaient préparer une rupture de l’accord migratoire en renforçant leurs frontières.
À l’issue d’une réunion lundi dans l’est de l’Autriche avec ses homologues régionaux de l’Organisme de coopération de défense de l’Europe centrale, il a annoncé l’élaboration prochaine d’un «plan d’action» associant les ministres de l’Intérieur de ces pays afin de sécuriser les frontières de l’UE indépendamment de Bruxelles.
«Vu que l’accord entre l’UE et la Turquie apparaît toujours plus fragile et laisse voir ses fissures, nous devons être en mesure d’agir par nous-mêmes», a-t-il expliqué. Les pourparlers de ce groupe se déplacent à Sarajevo mardi 8 novembre pour une deuxième journée.
Les relations entre Ankara et Vienne se sont tendues à la suite de la répression qui a suivi la tentative de putsch, l’Autriche plaidant pour une suspension des négociations d’adhésion de la Turquie.