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Un fermier marche dans ce qui était son champ de coton à Chandampet Mandal, à l'est d'Hyderabad (sud de l'Inde), le 25 avril 2016. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon les chercheurs dont l'étude est publiée jeudi 21 décembre dans la revue Science, entre 98.000 et 660.000 demandes d'asile supplémentaires pourraient être déposées chaque année dans l'UE d'ici 2100. La place du curseur dépend du niveau de hausse de la température mondiale.
Ils ont examiné les demandes d'asile de ressortissants de 103 pays déposées dans les pays de l'Union européenne entre 2000 et 2014, et les ont comparées aux variations de température dans chacune de ces nations.
Leur constat : plus le thermomètre s'éloigne de 20 degrés Celsius --température optimale pour les récoltes agricoles--, plus le nombre de candidats à l'émigration augmente.
S'appuyant sur les projections de hausse de la température mondiale d'ici 2100, les chercheurs ont déterminé qu'une hausse moyenne de 1,8 degré entraînerait un bond de 28% des demandes annuelles d'asile dans l'Union européenne à cet horizon. C'est le scénario le plus favorable, avec un plafonnement des émissions ces prochaines décennies avant une diminution.
Mais avec le maintien du rythme actuel, la Terre pourrait se réchauffer de 2,6 à 4,8 degrés d'ici 2100. Les demandes annuelles d'asile pourraient alors bondir de 188% à cette date, à 660.000 de plus qu'aujourd'hui.
"L'Europe est déjà divisée sur le nombre de réfugiés qu'elle peut accueillir", a relevé Wolfram Schlenker, économiste à l'Université Columbia.
"Étant donné que les pays les plus pauvres situés dans les parties les plus chaudes du globe sont les plus vulnérables au changement climatique, notre étude met en lumière l'étendue de l'interdépendance entre les nations qui se traduira pour l'Europe par un net accroissement du nombre d'immigrés désespérés", a-t-il ajouté.
AFP/VNA/CVN