Vers un label de la mer du Vietnam

Le Vietnam est un pays riche de potentiels maritimes à exploiter.Il a élaboré une stratégie de développement maritime et insulaire jusqu'en 2020 afin de mieux en tirer parti et de construire un label national pour ses produits.

La Stratégie de développement maritime et insulaire du Vietnam jusqu'en 2020 a fixé des objectifs essentiels et des groupes de mesures pour développer l'écono-mie maritime, notamment pour répondre aux exigences de renforcement et de développement de la coopération internationale sur la mer, mais aussi en raison de l'intégration du pays à l'économie mondiale et de sa qualité de membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Le rôle et l'intérêt des coopérations internationales dans la résolution des problèmes relatifs à la mer sont très importants, insiste Vu Van Triêu, chef de l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) au Vietnam.

Les secteurs économiques maritimes bénéficiant d'une priorité dans la coopération sont l'exploitation de pétrole et de mirerais, l'aquaculture, le transport maritime, la construction navale, le tourisme, la saliculture, le développement de nouvelles énergies (éolienne, vagues, marées). Il s'agit des secteurs pour lesquels le Vietnam dispose d'importants potentiels, informe M. Triêu.

Toujours selon ce dernier, si les compagnies étrangères investissent dans l'exploitation de pétrole, l'aquaculture, le transport maritime... au sein des régions maritimes du Vietnam et dans une proportion contrô-lée par celui-ci, elles en tireront profit tout comme les entreprises nationales.

Par ailleurs, le développement des secteurs économiques maritimes ont chacun leurs particularités, raison pour laquelle, en dehors des politiques économiques générales, il est nécessaire d'en élaborer d'autres, spécifiques à chaque région maritime et insulaire, pour mieux exploiter et de façon plus durable leurs potentiels, selon M. Triêu. Avec des politiques ouvertes et l'intégration à l'économie mondiale, les secteurs économiques maritimes auront un rôle de plus en plus important et l'objectif de la stratégie au regard de leur contribution au PIB national, de 53% à 55% en 2020, est parfaitement réalisable.

Toujours d'après M. Triêu, ce programme sur les régions maritimes et littorales de l'IUCN porte en particulier sur l'assistance du Vietnam dans la création d'un réseau de zones de préservation de la mer, des espèces maritimes, des mangroves, ainsi qu'une aide à la planification de ce dernier jusqu'en 2010. Ainsi, l'IUCN déploie actuellement les projets "Augmentation des capacités de gestion des côtes du golfe de Bac Bô", "Préservation de la biodiversité et emploi durable des terres inondées du Mékong", ou encore celui de "Expérimentation de la zone de préservation maritime Hon Mun". Ce dernier est la première zone de préservation maritime nationale laquelle constitue les prémisses des 15 autres à venir.

L'année 2009, selon M. Triêu, est une année difficile qui a posé de nombreux défis au secteur de l'éco-nomie maritime. Pour devenir un pays maritime riche et puissant, le Vietnam doit construire un secteur des sciences de la mer moderne, développer une économie maritime de façon efficace et durable, intégrée à l'économie mondiale, ainsi que gérer globalement le secteur maritime pour garantir sa sécurité comme sa souveraineté nationales.

Stratégie maritime jusqu'en 2020

Avec leur richesse en ressources naturelles, la mer et les îles du Vietnam contribuent de manière importante au développement national. On peut affirmer que les potentiels naturels pour un essor de l'économie maritime sont très riches car le pays possède en effet une très long littoral et de nombreuses îles, répartis en régions maritimes et zones économiques comme écologiques, ce qui permettent aux localités de développer leur économie. La richesse de ces ressources naturelles maritimes (pétrole, tourisme, produits aquatiques...) permet de développer les secteurs économiques maritimes et des services.

Actuellement, le pays n'exploite pas suffisamment ces potentiels qui ont besoin d'être gérés comme des "espaces" relevant de différentes zones écologiques, ce afin de construire une économie maritime puissante et durable.

Selon la stratégie de développement, il faut réviser et recenser l'exploitation de la mer et des îles de l'ensemble du pays, étude dont les résultats devront être évalués sous 3 angles que sont la rentabilité économique de l'exploitation des ressources maritimes, leur efficacité sociale et leur impact sur l'environ- nement. Il est nécessaire également de réviser les politiques de gestion de la mer, des îles et secteurs maritimes concernés. Ceci permettra de mettre au point rapidement une planification globale de la gestion de la mer et des îles pour chaque "espace", ainsi que les sanctions des infractions.

Pour construire un label maritime du Vietnam, les zones maritimes comme Nha Trang, Chân Mây ou Ha Long doivent être conservées selon les normes internationales. Un produit maritime devra répondre aux normes à la fois de son secteur et de sa région maritime pour pouvoir porter le label de la mer du Vietnam. Par exemple, bien qu'il y ait des produits aquatiques "propres", si la pêche de ces derniers exerce des influences négatives sur l'environnement, ils ne pourront pas bénéficier de ce label.

Selon la stratégie, afin que le Vietnam devienne un pays maritime puissant et riche, il lui faut répondre à 4 critères : construire une économie efficace et stable, gérer de façon synchrone et multisectoriel de la mer, exploiter la mer avec des moyens technologiques modernes, maintenir un environnement pacifique tout en protégeant la souveraineté et la sécurité nationales.

Pour mettre en oeuvre cette stratégie, le Département de la mer et des îles a de nombreuses tâches à réaliser, notamment effectuer des enquêtes globales sur les ressources naturelles et la protection de l'environnement maritime pour la première période de 2006 à 2010 pour établir des statistiques et compléter ses informations sur la gestion administrative de la mer. Sans oublier d'élaborer le projet de loi sur les ressources et l'environnement maritimes qui devrait souligner les responsabilités des localités, organisations et particuliers dans la gestion, la protection et l'exploitation de la mer. Et de renforcer les patrouilles en mer. Dans l'avenir verront le jour les groupes de contrôle intersectoriels en la matière, sous le patronage du ministère des Ressources naturelles et de l'Environnement, en collaboration avec celui de l'Agriculture et du Développement rural.

Un programme pour l'aquaculture

Ces derniers temps, l'aquaculture se développe fortement et contribue de manière importante à l'essor socioéconomique du pays. Selon le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, l'année dernière, le pays comptait un million d'hectares de plans d'eau consacré à l'aquiculture avec un rendement de 2,45 millions de tonnes de produits, contre 262.000 ha et 200.000 tonnes en 1980. Les exportations de produits aquatiques l'an dernier ont atteint plus de 4,5 milliards de dollars, classant ce secteur à la 4e place des produits les plus exportés du pays.

Selon le Programme de développement de l'aquaculture à l'horizon 2020, celle-ci deviendra un secteur à haut rendement, de haute qualité comme de compétitivité, ainsi qu'un secteur d'exportation des plus importants. Sa contribution à la croissance de l'économie sera conséquente, tout en participant à l'augmentation des revenus des pêcheurs, à l'assurance du bien-être social, à la lutte contre la pauvreté et à la défense nationale.

Pour atteindre ces objectifs, le programme s'attache à renforcer le choix des variétés, notamment celles de haute qualité, ainsi qu'à donner la priorité au développement de la production de variétés aquatiques et à l'investissement dans la construction de zones aquicoles concentrées. Il donne également la priorité aux produits compétitifs et développer l'aquaculture en coopérant avec d'autres secteurs économiques et sociaux tels que loisirs, sports et tourisme, tout en protégeant l'environnement, à commencer par les mangroves et forêts de protection.

Le programme comprend des mesures pour développer l'aquaculture. Selon le vice-ministre des Sciences et des Technologies, Trân Quôc Thang, il faut se concentrer sur le choix des variétés, l'alimentation, le processus de l'élevage aquatique, outre la protection de l'environnement. Les entreprises ont également besoin d'une assistance de l'État.

Lier préservation et aquaculture dans le développement socioéconomique, déterminer les zones aquicoles principales... sont les mesures de pointe qui sont proposées par les ministères et secteurs concernés. Selon le vice-Premier ministre permanent Nguyên Sinh Hùng, l'aquaculture et la sylviculture sont 2 secteurs prioritaires en matière de développement agricole. Le Vietnam est un pays possédant beaucoup d'atouts sur le plan maritime comme fluvial, c'est pourquoi, selon M. Hùng, il faut les exploiter pour développer le secteur aquatique de façon durable.

Une province riche de potentiels maritimes

Le Comité populaire de la province de Quang Ngai (Centre) met en oeuvre le plan de déploiement du Programme d'action de l'organisation provinciale du Parti sur la Stratégie maritime et insulaire du Vietnam jusqu'en 2020. Cette dernière a pour objectifs de développer durablement, et dans tous les secteurs (agriculture, sylviculture, aquaculture, industrie, construction, commerce, services et import-export), les zones maritimes, celles du littoral et des îles de Quang Ngai afin que la province soit développée et puissante sur le plan maritime en 2020. La province s'efforce afin qu'en 2020, son économie maritime contribue de 80% à son PIB et de 85-90% à ses exportations. Le revenu moyen per capita de la population des zones littorales en 2010 sera de 20-22 millions de dôngs et de 40-42 millions de dôngs en 2020.

Quang Ngai créera et développera plusieurs secteurs économiques de pointe : exploitation, élevage et transformation de produits aquatiques ; tourisme maritime ; exploitation, transformation et raffinage de pétrole et de gaz... qui soient "assez modernes" par rapport aux pays régionaux. La province se concentrera à développer rapidement la raffinerie de Dung Quât, les zones industrielles ainsi que les infrastructures maritimes (ports, zones touristiques, sites touristiques dans des districts côtiers et sur l'île de Ly Son). Il s'agira d'une "percée" afin que les zones côtières et insulaires de Quang Ngai se développent sur le plan socioéconomique, afin de faire de ces dernières des zones économiques maritimes dynamiques contribuant à la croissance du PIB provincial, au changement de la structure économique en augmentant la production industrielle et des services.

Pour mettre en oeuvre ce programme d'action sur cette stratégie, selon les prévisions, le besoin en capital des zones littorales et insulaires jusqu'en 2020 seront de 327.787 milliards de dôngs, dont 17.600 milliards d'ici jusqu'en 2010, de 110.066 milliards pour la période 2011-2015 et de 200.121 milliards pour 2016-2020.

La province de Quang Ngai possède un littoral de 130 km et 6 ports que sont Sa Cân, Sa Ky, Cô Luy, Cua Lo, My A et Sa Huynh relevant des districts côtiers Binh Son, Son Tinh, Tu Nghia, Mô Duc et Duc Phô. Le district insulaire de Ly Son, à 25 km de la terre ferme et d'une superficie de plus de 10 km², possède beaucoup d'atouts pour développer l'aquaculture et le tourisme. La zone économique exclusive de Quang Ngai, d'une superficie de 48.000 km², a des réserves aquatiques de grande valeur. Sans oublier 1.000 ha de mares au service de l'aquaculture.

La mer et les zones côtières de la province de Quang Ngai ont un rôle important dans le développement économique et la défense du pays. Elles contribuent activement à l'oeuvre d'industrialisation et de modernisation du pays en général et de cette province en particulier.

Hà Minh/CVN

(20/12/2009) [/body]

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