Vers la poursuite de l'aide financière à la Grèce après l'adoption des réformes

Les ministres des Finances de la zone euro ont ouvert le 9 mai la voie à la poursuite de l'aide financière à la Grèce en saluant les dernières réformes menées par Athènes, et ont promis un accord sur l'allègement de la dette fin mai.

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Le ministre grec des Finances, Euclid Tsakalotos (gauche), et le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, le 9 mai à Bruxelles.
Photo : AFP/VNA/CVN

"C'était un très bon Eurogroupe pour la Grèce et pour l'Europe", s'est réjoui le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, à l'issue de cette réunion extraordinaire des 19 grands argentiers de la zone euro à Bruxelles.

Après des mois de surplace, les négociations entre la Grèce et ses créanciers (UE, FMI) semblent enfin avancer.

Elles devraient déboucher le 24 mai, lors de la prochaine réunion des ministres des Finances de la zone euro, sur la conclusion tant attendue de la première évaluation des réformes entreprises par Athènes depuis l'été 2015.

Ce satisfecit, notamment sur la réforme des retraites tout juste votée, était la condition sine qua non pour le versement d'une nouvelle tranche de prêt d'au moins 5,4 milliards d'euros dans le cadre du gigantesque troisième plan d'aide de 86 milliards d'euros décidé dans la douleur en juillet 2015.

Le pays n'a reçu à ce jour que 21,4 des 86 milliards promis, et il doit faire face à une échéance de remboursement de quelque 2,2 milliards à la Banque centrale européenne le 20 juillet.

Saluant l'adoption par le parlement hellène, dans la nuit du 8 au 9 mai, de la loi refondant le système des retraites, le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem a estimé qu'"elles ouvraient la voie à l'achèvement réussi de la première évaluation des mesures entreprises par la Grèce".

"Toutes les conditions remplies"

Également au menu de la réunion du 24 mai : un accord à atteindre sur une série de mesures supplémentaires qui pourraient être réclamées à Athènes en cas de non-respect de l'objectif d'un excédent budgétaire primaire (avant paiement des intérêts de la dette, ndlr) à 3,5% du PIB en 2018.

Une réforme des retraites adoptée par le parlement grec, dans la nuit du 8 au 9 mai.

Pour son Premier ministre de gauche Alexis Tsipras, la Grèce a réussi sur ce point à rallier à sa cause les 18 autres membres de la zone euro.

"L'Eurogroupe a approuvé la proposition grecque pour la création d'un mécanisme automatique, activé dans le cas où les objectifs budgétaires du programme ne sont pas atteints", a-t-il souligné dans un communiqué.

"Il n'y a eu aucune demande pour que la Grèce légifère sur des mesures préventives (...) Dans les prochains jours, la partie grecque et les institutions vont en finir avec les détails techniques pour arriver à un accord", a-t-il observé.

Enfin, troisième point positif pour la Grèce: ses créanciers visent un accord le 24 mai sur l'allègement de sa dette, qui s'élève à près de 180% du PIB, soit le plus haut niveau de toute la zone euro.

"Pour la première fois les étapes nécessaires à l'allégement de la dette sont précisées et définissent un processus spécifique à court, moyen et long terme", s'est félicité M. Tsipras.

Athènes réclamait ce geste à cor et à cri, soutenu par le FMI.

L'institution établie à Washington a toujours insisté sur le fait que pour être viable pour la Grèce, le programme de réformes réclamées à ce pays devait s'accompagner d'un allègement de son fardeau.

En revanche, l'Allemagne, son premier créancier, s'y était opposée. M. Dijsselbloem a précisé que la question de la soutenabilité de la dette grecque sur le long terme ne serait abordée qu'à la fin du troisième plan d'aide qui court jusqu'à la mi-2018, si cela était nécessaire.

"Il y a deux lignes rouges", a-t-il dit, rappelant qu'un "haircut" (réduction nette du montant de la dette) était exclu et que chacun devait continuer de respecter les termes de l'accord de l'été 2015.

Selon le ministre français Michel Sapin, "tout le monde a reconnu les efforts considérables" de la Grèce, notamment "les dernières réformes encore votées ce week-end".

"Nous avons conclu qu'aujourd'hui la Grèce remplissait toutes les conditions que nous avions posées pour la mise en œuvre d'un programme d'aide", a insisté M. Sapin.


AFP/VNA/CVN

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