>>Les Vénézuéliens retournent aux urnes après des mois de protestations
La cérémonie de prestation de serment des gouverneurs devant l'Assemblée constituante vénézuélienne, le 18 octobre à Caracas. |
Les 18 gouverneurs du camp présidentiel désignés dimanche 15 octobre ont prêté serment à la mi-journée devant la Constituante, instance dotée de pouvoirs très étendus, en l'absence des cinq élus de l'opposition. "Victoire populaire !", criaient les membres de cette assemblée, tous membres du parti au pouvoir.
"Je félicite les gouverneurs de l'opposition (...) et ils sont officiellement convoqués devant l'Assemblée constituante", a déclaré depuis la tribune la présidente Delcy Rodriguez, sans plus de précisions sur les conséquences d'une non-présentation.
La Table pour l'unité démocratique (MUD), coalition qui rassemble les adversaires au président Nicolas Maduro, a dénoncé dans un communiqué le "chantage de la Constituante frauduleuse", dont elle ne reconnaît pas la légitimité, et annoncé qu'elle refusait d'y présenter ses cinq gouverneurs.
Le gouvernement socialiste a menacé de destituer les élus qui ne prêteraient pas serment devant cette institution qui a notamment confisqué en août les prérogatives du Parlement, seule autorité contrôlée par les adversaires de Maduro.
Mais les cinq élus de l'opposition "ne prêteront serment que devant Dieu et les conseils législatifs (régionaux), et non devant l'Assemblée constituante frauduleuse", a indiqué la MUD, peu avant le début de la session spéciale.
L'opposition est fragilisée par de profondes divisions qui ont été ravivées par sa cinglante défaite dimanche, quand le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) de M. Maduro a raflé 18 des 23 régions du pays.
Au niveau national, le chavisme - du nom du défunt Hugo Chavez, président de 1999 à 2013 et mentor de Nicolas Maduro - a obtenu 54% des suffrages, contre 45% à ses adversaires.
La MUD a dit mercredi 18 octobre agir selon son "engagement" envers les plus de sept millions de Vénézuéliens qui, selon elle, ont voté lors du plébiscite qu'elle avait organisé en juillet pour rejeter l'Assemblée constituante. Ce scrutin n'avait pas été reconnu par les autorités électorales.
Si ces cinq gouverneurs sont destitués, il n'est pas clair encore s'il faudra ou non organiser de nouvelles élections dans ces régions.