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Des unes de journaux américains, le 9 novembre à New York. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La "publicité gratuite" dont a bénéficié le milliardaire au début de sa campagne a-t-elle contribué à sa victoire? Puis la guerre ouverte de M. Trump contre les médias, qui a nourri la méfiance de l'opinion à leur égard, a-t-elle dopé ses soutiens?
Cette campagne a été "un énorme ratage" pour les journalistes, estime Margaret Sullivan, spécialiste des médias au Washington Post. "Disons-le franchement, les médias ont raté l'histoire".
"En fait beaucoup d'électeurs américains voulaient quelque chose de différent. Et, bien que ces électeurs l'aient crié et hurlé, la plupart des journalistes ne les ont pas entendus".
Pour le spécialiste des médias du New York Times Jim Rutenberg, la plupart des journaux et des télévisions ont mal pris le "pouls complexe" de l'Amérique.
Selon lui, la presse "n'a pas réussi à détecter la bouillante colère d'une large partie de l'électorat américain, qui se sent laissée pour compte par une reprise économique qui n'a bénéficié qu'à quelques-uns, trahie par des accords commerciaux qu'elle voit comme une menace sur l'emploi, et insultée par les élites de Washington, de Wall Street et des grands médias".
Exposé sans filtre
L'homme d'affaires entretient des relations compliquées avec les médias depuis qu'il s'est lancé dans la course à la Maison Blanche en juin 2015.
Il a été aidé par "une énorme exposition (médiatique), très tôt et sans filtre" pendant le processus des primaires, relève Mme Sullivan.
Le milliardaire aurait ainsi bénéficié d'une publicité gratuite équivalente à 2 milliards de dollars, qui l'a aidé à remporter l'investiture de son parti, contre toute attente, selon d'autres experts.
Le professeur de communication Chris Wells de l'université du Wisconsin a montré dans une étude début 2016 que l'homme d'affaires avait réussi à monopoliser l'attention des médias par ses commentaires provocateurs ou atypiques, relayés parfois en continu sans sourciller par télévisions et journaux, augmentant au passage leur audience.
"M. Trump a réussi à lui seul à répondre aux impératifs de l'information en intégrant le cycle de l'actualité (...) et en y rentrant régulièrement, avec des histoires et des initiatives dont il définissait au final les conditions de couverture", selon cette étude.
D'autres experts ont souligné que des chaînes comme CNN, Fox et MSNBC, qui peinent à revigorer leur audience, ont retrouvé des couleurs pendant cette campagne, principalement grâce à M. Trump.
AFP/VNA/CVN