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Dans l’usine de valorisation énergétique des déchets de l’entreprise HMC. |
Photo : CTV/CVN |
Au Vietnam, la gestion et le traitement des déchets solides sont de plus en plus préoccupants dans les agglomérations. Les solutions actuelles reposent essentiellement sur l’enfouissement dans des sites aménagés ou l’incinération. Des méthodes susceptibles d’entraîner la pollution de l’eau, de l’air et de la terre, et qui font courir des risques en matière de santé publique.
En termes de valorisation des déchets, le pays est très en retard. En plus d’être rares, les projets de transformation des détritus échouent les uns après les autres. La Sarl HMC, basée à Hanoï et spécialisée dans la recherche des solutions de traitement des déchets ménagers urbains, est la première au Vietnam à réussir dans la technologie de valorisation des déchets en énergie WTE (acronyme anglais de Waste to energy).
En collaboration avec des experts du ministère des Sciences et des Technologies et de celui des Ressources naturelles et de l’Environnement, HMC a testé avec succès cette technologie fin 2016.
Un essai concluant à Hà Nam
Après trois années d’études et de tests, HMC a fait fonctionner du 21 septembre au 25 octobre 2016 son usine de valorisation des déchets en énergie WTE dans la zone industrielle de Dông Van I, basée dans la province de Hà Nam (Nord). Pour ce test officiel, 208 tonnes de déchets solides urbains, non classifiés, ont été mis dans les incinérateurs. Les rejets gazeux obtenus durant ce processus de conversion des matières carbonées et organiques (donnant un gaz de synthèse combustible souvent appelé syngaz) ont été récupérés, lesquels ont permis de faire fonctionner trois générateurs électriques, chacun d’une puissance de 680 kVA.
Ces derniers ont alimenté - à raison de 12 heures par jour et pendant dix jours consécutifs - l’intégralité du système d’éclairage de la clôture de l’usine. Mieux, du 17 au 25 octobre 2016, l’usine a fourni l’électricité nécessaire au bon fonctionnement du système d’éclairage de toute la zone industrielle entre 17h30 le soir et 06h00 le lendemain matin. «L’avantage le plus remarquable de cette technologie est qu’elle permet de supprimer un maximum de matières premières. Une fois l’opération terminée, le volume restant est insignifiant par rapport à la quantité incinérée», affirme l’ingénieur Nguyên Gia Long, directeur de HMC et responsable de ce projet.
Le système d’éclairage de la clôture de l’usine de HMC a fonctionné en autosuffisance, du 21 septembre au 25 octobre 2016. |
De plus, selon lui, c’est une chaîne en circuit fermé qui n’exige pas de classification des matières premières et ne rejette aucune fumée dans l’atmosphère. L’initiative de HMC a été bien entendue par le gouvernement. Tant et si bien que le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc a décidé de se rendre le 18 mars 2017 à l’usine de cette entreprise pour examiner ce modèle. Il a demandé une évaluation des apports de cette technologie, qu’il a appréciée comme «un pur produit de l’intelligence vietnamienne» qui permettra de réduire la pollution et de contribuer au développement économique.
Même s’il est conscient que passer du modèle expérimental à une production marchande permettant de généraliser ce concept ne se fera pas en un jour, le dirigeant vietnamien a espéré que dans un proche avenir, l’ouvrage connaîtrait un succès géographiquement plus étendu. Actuellement, le Vietnam rejette chaque jour 12 millions de tonnes de déchets ménagers, chiffre qui devrait atteindre les 20 millions de tonnes par jour en 2020, selon les récentes statistiques de HMC.
Cette technologie, qui attend un titre de propriété intellectuelle, ouvre une belle perspective dans le traitement des déchets respectueux de l’environnement. De plus, elle s’avère être une solution de choix pour combler le déficit énergétique du pays.
Linh Thao/CVN