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Comme partout ailleurs dans le monde, les journaux en ligne sont en pleine expansion au Vietnam. |
Les grandes avancées des technologies de l’information profitent grandement aux journalistes : recevoir, vérifier, traiter plus rapidement les informations pour informer le public à la vitesse de l’éclair. Les interactions entre journalistes et lecteurs sont plus faciles que jamais.
Et à l’instar de ce qui se passe à l’échelle mondiale, la presse en ligne connaît une vraie explosion au Vietnam. Selon les statistiques, le pays compte actuellement 135 journaux en ligne et plus de 250 sites web d’information. La lecture en ligne augmente rapidement avec près de 35 millions de lecteurs internautes.
Si l’ère numérique apporte un nouveau souffle à la presse vietnamienne, elle apporte avec elle maints défis. L’avènement des réseaux sociaux a contraint les professionnels de l’information à se renouveler, à faire preuve de talent et de réactivité pour concurrencer des amateurs aux dents longues. Car avec internet et les réseaux sociaux, chacun peut s’improviser reporter, rédacteur d’un journal. Chacun peut écrire, publier, produire des émissions radiophoniques, télévisées, le tout en quelques clics.
De plus, une nouvelle tendance de journalisme est née avec la présence des réseaux sociaux. «Le terme de journalisme Facebook n’est pas étrange pour nous car bon nombre de nos confrères, notamment les jeunes, ont abandonné la méthode traditionnelle de se déplacer pour couvrir ou recueillir les informations. Assis bien confortablement chez eux, ils fouillent les actualités des réseaux sociaux et produisent leurs billets», a constaté Minh Nam, du magazine Nguoi làm bao (Journaliste) de l’Association des journalistes du Vietnam, lors d’un récent colloque sur la déontologie du journalisme à l’ère numérique tenu à Hanoï.
Les «fake news», une menace
La naissance de la presse sur les réseaux sociaux et de celle vivant de Facebook a placé les lecteurs vietnamiens dans un chaos d’informations dont la véracité n’est pas toujours vérifiée. Les fausses nouvelles apparaissent de plus en plus nombreuses, ce qui ébranle de temps en temps la confiance des lecteurs.
Les «fake news» apparaissent de plus en plus nombreux sur les réseaux sociaux. |
Photo : CTV/CVN |
«La réalité montre qu’il y a pas mal d’articles, de reportages télévisés dont les auteurs trahissent la vérité ou une partie de la vérité, ce qui porte préjudice aux intérêts de la nation et des entreprises. De plus, certaines de ces publications en ligne vont trop loin en matière d’intrusion dans la vie privée des célébrités et des personnalités», a précisé Dào Phuong Thao, chef adjointe de la version électronique de la Radio-Télévision de Hanoï.
Le Vietnam s’inquiète de l’apparition de ces «fake news» via les réseaux sociaux avec l’intention d’induire en erreur dans le but d’obtenir un avantage financier. Ces «fake news» emploient souvent des titres racoleurs ou des informations fabriquées de toutes pièces en vue d’augmenter le nombre de lecteurs et de partages en ligne. Les fils d’actualité de Facebook ont été mis à profit pour la propagation de ces fausses nouvelles.
Pour les éliminer, le ministre vietnamien de l’Information et de la Communication, Truong Minh Tuân, a travaillé le 26 avril à Hanoï avec une délégation de Facebook, conduite par Monika Bickert, sa directrice de la politique des contenus.
Soulignant que le Vietnam créait toujours des conditions favorables au développement des réseaux sociaux, le ministre Truong Minh Tuân a demandé néanmoins à Facebook de coopérer plus activement et plus efficacement avec le Vietnam dans la prévention et la suppression de fausses informations et d’articles ayant des contenus aberrants et violant la loi vietnamienne.
Monika Bickert a affirmé la volonté de coopérer avec le pays dans ce domaine et annoncé que «le groupe Facebook a élaboré un ensemble de politiques pour aider les utilisateurs à découvrir de mauvaises nouvelles, toxiques». Elle s’est également engagée à continuer de coopérer avec le Vietnam pour éviter que de mauvaises informations, malveillantes et violant la loi vietnamienne y soient publiées.
Face à cette tendance d’informer de manière mensongère et douteuse sur les journaux en ligne, la question de la déontologie journalistique se pose. La déontologie professionnelle est le fondement du journalisme dans tous les pays, Vietnam inclus. Trân Lan Anh, rédactrice en chef adjointe du journal Nhà bao và Công luân (Journaliste et Public), a affirmé que «plus l’ère numérique se développe, plus le journaliste doit faire preuve de courage et de responsabilité sociale. Il ne peut pas courir après les intérêts personnels ou de la rédaction pour passer outre la déontologie professionnelle».
Plus l’ère numérique se développe, plus le journaliste doit faire preuve de courage et de responsabilité sociale. |
La presse écrite et la radio sous pression
Dans ce panorama médiatique bouillonnant, les lecteurs ont un large panel de choix en fonction de leurs goûts. Mais la presse écrite et la radio apparaissent désormais en position de faiblesse par rapport à la presse en ligne. Vu Hai, directeur général adjoint de la Radio nationale La Voix du Vietnam, a constaté que pour regagner des lecteurs, «la presse écrite se doit de transmettre des informations précises, fiables et documentées».
Parlant des points forts de ces deux médias, Vu Hai a souligné que la lecture sur support physique est facile, accessible n’importe où, et que les publications sont échangeables entre lecteurs. La radio, quant à elle, permet une communication rapide, flexible, sans frontière et dispose d’une audience aussi large que variée : malvoyants, analphabètes, chauffeurs, ouvriers, agriculteurs, etc.
Les auditeurs peuvent apprendre, recevoir les informations et se distraire. La presse écrite et la radio peuvent compter sur des journalistes professionnels, passionnés, créatifs et prêts à relever les défis en se remettant sans cesse en question.
En résumé, dans ce contexte extrêmement concurrentiel et pour sortir son épingle du jeu, la presse doit plus que jamais faire preuve de professionnalisme et toujours respecter la déontologie journalistique. C’est une question de confiance.
Linh Thao/CVN