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Un centre de vaccination contre le COVID-19 à Toulouse, le 5 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La Haute autorité de santé (HAS) "élargit le périmètre de la dose de rappel" des vaccins contre le COVID-19, a-t-elle annoncé mercredi 6 octobre dans un communiqué.
Comme d'autres pays, la France a lancé depuis plusieurs semaines une campagne de rappel, face à la perte d'efficacité des vaccins injectés en début d'année.
Même s'ils protègent toujours bien contre les formes graves de la maladie, ils évitent de moins en moins les contaminations. C'est probablement une conséquence de l'émergence du variant Delta, bien plus contagieux que ses prédécesseurs.
Jusqu'à maintenant, la campagne de rappel ne concernait que les plus de 65 ans et les personnes à risque, comme les obèses et les diabétiques, à condition d'avoir été vaccinés voici plus de six mois. Cela représente 18 millions de Français.
Désormais, ce sont presque quatre autres millions qui pourraient s'y ajouter si le gouvernement suit l'avis de la Haute autorité de santé (HAS). Celle-ci recommande en effet d'élargir les rappels aux "soignants, transports sanitaires et professionnels du secteur médico-social".
"Cette dose de rappel doit ainsi permettre de leur conférer la meilleure protection possible face au variant Delta et de contribuer, en limitant la propagation de la maladie, à la protection des personnes qu'ils prennent en charge ou accompagnent", explique la HAS.
Ce n'est pas tout. Elle recommande aussi une troisième dose à "l'entourage des personnes immunodéprimées". À ne pas confondre avec l'ensemble des personnes à risque, la catégorie des immunodéprimés, bien plus étroite, comprend par exemple les patients qui suivent des chimiothérapies.
Débats scientifiques
L'avis de la HAS est une conséquence directe d'une décision prise par son homologue au niveau de l'Union européenne. Celle-ci, l'Autorité européenne du médicament (EMA), a autorisé lundi 4 octobre la généralisation d'un rappel à tous les adultes, laissant aux autorités de chaque pays le choix précis des personnes concernées.
Cette dose de rappel doit pour l'heure forcément venir d'un vaccin Pfizer/BioNTech, basé sur la technologie de l'ARN messager. L'EMA évalue encore s'il faut y ajouter l'autre vaccin de la même catégorie, celui de Moderna.
Reste maintenant à savoir si le gouvernement français va suivre l'avis de la HAS. Mais le ministère exprime régulièrement son intention de se conformer aux décisions de l'autorité.
Surtout, la HAS ouvre déjà la voie à une généralisation du rappel à tous les adultes, même si elle juge la mesure encore prématurée.
Bien que les circonstances ne "justifient pas à ce stade de recommander l'administration d'une dose supplémentaire en population générale, (...) la HAS souligne toutefois que l'administration d’une dose de rappel deviendra probablement nécessaire au cours des mois qui viennent".
Pourtant, la nécessité d'une dose de rappel fait encore l'objet de nombreux débats dans le monde scientifique, car son intérêt reste à évaluer précisément pour l'ensemble de la population.
Certains chercheurs estiment qu'il est plus urgent de distribuer des doses dans les pays, souvent pauvres, où la vaccination est peu avancée, plutôt que les réserver pour des campagnes massives de rappels là où la population est déjà largement vaccinée.
Comment la HAS justifie-t-elle sa décision dans ce contexte ? Elle s'appuie principalement sur une étude menée en Israël, pays où la vaccination a commencé très tôt. Elle témoigne d'une nette réduction des risques de forme grave chez les personnes ayant reçu une dose de rappel.
Cette étude ne concerne toutefois que les plus de 60 ans et ne permet donc pas de défendre le bien-fondé d'une dose de rappel chez les plus jeunes.
AFP/VNA/CVN