Séquençage, ARN, nanocristaux... Un Nobel de chimie très ouvert

Les percées du séquençage de l'ADN, le stockage de gaz sans pression, les nanocristaux ou une deuxième chance pour les vaccins à ARN messager... Le prix Nobel de chimie est annoncé mercredi 6 octobre à Stockholm, avec, parmi les pronostics, un rare deuxième sacre pour un Américain.

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Fresque représentant Katalin Kariko par le collectif artistique 'The colorful city' à Budapest le 28 août.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le nom du ou des lauréats, retenus par des dizaines de nommés soigneusement tenus secrets, doit être annoncé par l'Académie royale des sciences à partir de 11h45 (09h45 GMT) à Stockholm.

Figurant parmi les favoris déçus pour le prix de médecine, les pionniers des vaccins à ARN messager contre le COVID-19 croqueront-ils la chimie ?

La biochimiste hongroise Katalin Kariko et l'immunologue américain Drew Weissman, dont les travaux sont à l'origine des vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna, ont une deuxième chance mercredi 6 octobre, selon des experts suédois et internationaux interrogés par l'AFP. Possiblement dans un trio avec le Canadien Pieter Cullis, autre expert de l'ARNm.

Un doublé pour Sharpless ?

Avec largement plus d'un milliard de personnes dans le monde vaccinés avec des produits utilisant l'ARN messager, leur contribution "au bienfait de l'humanité" exigée par le testament Nobel ne fait guère de doute. Mais beaucoup pensent qu'il est un peu tôt pour l'Assemblée Nobel, généralement très prudente, et qu'ils attendront les prochaines années.

Selon l'organisme spécialisé Clarivate, qui tient à jour une liste de nobélisables scientifiques, plus de 70 chercheurs peuvent prétendre à un prix en chimie eu égard aux milliers de citations dont ils font l'objet dans la littérature scientifique.

L'année dernière, le prix de chimie a été attribué à la Française Emmanuelle Charpentier et à l'Américaine Jennifer Doudna, deux généticiennes qui ont mis au point des "ciseaux" capables de modifier les gènes humains, une percée révolutionnaire.

Un autre domaine lié à la médecine pourrait être récompensé en chimie : l'ingénierie tissulaire, avec le trio américain Cato Laurencin, Kristi Anseth, et Robert Langer.

Ce dernier est notamment connu pour avoir développé des technologies qui permettent l'administration dosée de médicaments dans les tissus malades et régulent la libération des produits.

Autre grande découverte promise à un Nobel : le séquençage dit de nouvelle génération de l'ADN, qui a permis de lire ultra rapidement les génomes. Divisant ainsi prodigieusement le temps et l'argent nécessaire pour cartographier l'ADN.

Les Américains Marvin Caruthers, Leroy Hood et Michael Hunkapiller sont considérés comme des pionniers en la matière. À moins que le Nobel n'imite son nouveau rival du "Breaktrough Prize", qui vient de récompenser le Français Pascal Mayer et les Britanniques Shankar Balasubramanian et David Klenerman.

Un homme est aussi en position de réaliser un exploit inédit pour un chercheur depuis le Britannique Frederick Sanger en 1980 : décrocher un deuxième Nobel (hors organisations, seulement quatre cas depuis la Française Marie Curie).

"Chimie-click"

Barry Sharpless au Scripps Research Institute après avoir remporté le prix Nobel le 10 octobre 2001 à La Jolla aux États-Unis.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'Américain Barry Sharpless, co-lauréat du prix de chimie en 2001, pourrait selon Clarivate à nouveau se voir décerner la récompense pour la "chimie-click" (également dite "orthogonale") qui consiste à connecter deux molécules ensemble sans causer de dommages. Un domaine où brille aussi sa compatriote Carolyn Bertozzi.

Côté matériaux, les nanocristaux, aussi appelés "boîtes quantiques", pourraient l'emporter via le sud-coréen Taeghwan Hyeon, l'Américain d'origine franco-tunisienne Moungi Bawendi et le Canadien Christopher Murray.

Quant aux réseaux métallo-organiques poreux (plus connus sous le terme de "metal–organic framework"), ils permettent de stocker de grandes quantités de gaz sans nécessiter de pression élevée.

Le Japonais Susumu Kitagawa et Makoto Fujita et l'Américano-jordanien Omar Yaghi sont considérés comme leurs pionniers.

Autre option évoquée par les pronostiqueurs : le Britannique Barry Halliwell, "pour ses recherches pionnières dans le domaine de la chimie des radicaux libres", des éléments toxiques issus de l'oxygène, et sur le rôle des antioxydants dans les maladies humaines.

La saison des Nobel se poursuit jeudi 7 octobre avec la littérature, avant la paix vendredi 8 octobre et l'économie lundi 11 octobre.

AFP/VNA/CVN

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