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Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez à son arrivée au sommet informel de l'UE de Brdo, en Slovénie, le 5 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les prix de l'immobilier résidentiel ont fortement grimpé durant la crise sanitaire en Espagne, en raison d'un déséquilibre entre la demande et l'offre de logement. Cette situation avait poussé les habitants de plusieurs villes à manifester au printemps pour réclamer un encadrement des loyers.
Les mesures annoncées mardi 5 septembre ont été entérinées au terme de négociations tendues entre le Parti socialiste du Premier ministre Pedro Sanchez et son allié de gauche radicale Podemos. Elles doivent être adoptées officiellement jeudi 7 octobre en conseil des ministres.
Elles vont permettre une "avancée sans précédent" dans l'accès au logement de tous les habitants, et notamment des personnes "les plus vulnérables", dont "les jeunes", a assuré Pedro Sanchez lors d'un forum économique.
Selon la ministre de l'Égalité, Irene Montero, membre de Podemos, le texte va notamment "obliger les grands propriétaires à baisser le prix des loyers" en cas de niveau "abusif". Cela va permettre de "lutter contre les spéculateurs", a-t-elle jugé sur Twitter.
Le gouvernement n'a pas précisé à ce stade la nature du mécanisme qu'il entendait mettre en oeuvre pour encadrer ces loyers, ni le type de propriétaires qui seront concernés.
Mais selon le quotidien El Pais, cette mesure se traduira par un encadrement des loyers pour les propriétaires de plus de 10 logements, sur la base des indices de référence des loyers, mis en place en 2020.
Outre cette mesure, une "loi sur le logement" devrait entériner la construction de près de 20.000 logements sociaux - avec la réhabilitation de "quartiers entiers", selon l'exécutif - pour un montant d'un milliard d'euros.
Elle prévoit également des subventions pour les propriétaires acceptant de réhabiliter leurs logements, et des aides de 250 euros par mois pendant deux ans pour les jeunes disposant de ressources limitées.
"Pour les familles les plus vulnérables", ce dispositif pourra "être complété par des aides plus directes pouvant aller jusqu'à 40%" du loyer, a précisé le gouvernement dans un communiqué.
L'encadrement des loyers est réclamé de longue date par Podemos, qui avait conditionné son soutien au projet de budget 2022 à un accord de son partenaire socialiste sur cette mesure-clé.
Le gouvernement minoritaire de M. Sanchez va désormais devoir négocier avec plusieurs petites formations dont les indépendantistes catalans d'ERC afin de s'assurer que son budget puisse être voté au Parlement.
AFP/VNA/CVN