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"C'est encourageant (...) mais on n'a pas encore une preuve formelle que le vaccin sera efficace, c'est-à-dire s'il permettra, en zone d'épidémie, de réduire le nombre d'infections par le virus Ebola chez les vaccinés", dit le Dr Rodolphe Thiébaut, épidémiologiste et chercheur à l'Inserm (France, Bordeaux) dans le domaine des vaccins.
Des membres du personnel de la Croix-Rouge française dans un centre de traitement du virus Ebola près de la ville guinéenne de Macenta le 21 novembre |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Testé aux États-Unis sur 20 volontaires sains, le vaccin ChAd3, co-développé par l'Institut des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) et le laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK), a été bien toléré et a déclenché une bonne réponse immunitaire, selon des résultats publiés mercredi 26 novembre par le NIAID.
"Ces résultats montrent que la recherche avance, c'est important", mais il faut rester "prudent" car "nous n'avons toujours pas de vaccin contre Ebola, mais seulement des candidats vaccins", relève le professeur Jean-François Delfraissy, coordinateur national de la cellule dédiée à la lutte contre Ebola ("task force" française).
"On devrait y voir plus clair mi-janvier pour les résultats vaccinaux un peu solides - avec notamment les premiers résultats du vaccin canadien, repris par l'Américain Merck - et ce sera plutôt au mois mars pour les traitements", a ajouté cet expert.
Mercredi 26 novembre le Dr Anthony Faucy, directeur du NIAID, a précisé que les essais cliniques se poursuivraient en Afrique de l'Ouest en 2015.
"Nous ne savons pas si l'immunité observée chez les personnes vaccinées est protectrice, ni si les autres vaccins en développement ne seront pas plus efficaces", a estimé de son coté le Pr Jonathan Ball, professeur de virologie moléculaire à l'Université de Nottingham.
Le vaccin ChAd3 contient des éléments génétiques provenant de deux souches du virus Ebola (Soudan et Zaïre), acheminés par un adénovirus responsable du rhume chez les chimpanzés, un agent inoffensif pour l'homme.
Mais d'autres candidats-vaccins sont également sur les rangs. C'est notamment le cas d'un vaccin développé par l'agence de santé publique du Canada (rVSV), dont la licence de commercialisation est détenue par la société américaine NewLink Genetics.
Ce vaccin fait également l'objet d'un essai clinique de phase 1 (sur des volontaires sains) par le NIAID aux États-Unis, avec de premiers résultats attendus d'ici à la fin de l'année.
Ces deux vaccins doivent aussi être testés en Suisse.
AFP/VNA/CVN