UNESCO : le site de Tràng An prend du galon

Le complexe paysager de Tràng An, province de Ninh Binh (Nord), vient d’être officiellement inscrit par l’UNESCO sur sa liste du patrimoine mondial, lors de la 38e session du Comité du patrimoine mondial à Doha (Qatar).

>>Tràng An, un enivrant cocktail de nature et culture

La 38e session du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO s’est déroulée du 15 au 25 juin à Doha, au Qatar, sous la présidence de Mme Sheikha Al Mayassa Bint Hamad Bin Khalifa Al Thani. Il s’agissait de la première fois que le Vietnam participait à la réunion du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO en tant qu’un de ses 21 membres.

Le site d’écotourisme de Tràng An est surnommé à juste titre la baie de Ha Long terrestre.

De nouvelles inscriptions au patrimoine mondial ont eu lieu, d’autres lieux ont été retirés de la prestigieuse liste du fait qu’ils ne sont plus en péril. Au total, 1.007 sites sont inscrits. Dans les nouveaux sites mixtes nature/culture se trouve le complexe paysager de Tràng An au Vietnam.

«La reconnaissance par le Comité du patrimoine mondial du complexe paysager de Tràng An de la province de Ninh Binh est un grand honneur. Le Vietnam a la responsabilité de protéger et de promouvoir ce patrimoine pour les futures générations. Nous nous engageons à respecter strictement la Convention du patrimoine mondial pour la protection de nos patrimoines mondiaux», a déclaré la vice-ministre de la Culture, des Sports et du Tourisme, Ðang Thi Bích Liên, qui conduisait la délégation vietnamienne.

Dossier élaboré avec soin

D’après Trân Huu Binh, vice-président du Comité populaire provincial de Ninh Binh, qui a présidé la délégation de la province de Ninh Binh, malgré plusieurs difficultés et défis posés par l’Organisation consultative de l’UNESCO, le dossier de Tràng An a répondu aux critères de sélection du Comité du patrimoine mondial. Il est ainsi devenu le premier patrimoine mixte du Vietnam reconnu par l’UNESCO.

«Le dossier vietnamien a fait très bonne impression. Il faut dire que tout avait été très bien préparé, et de longue date. Il y a dix ans, déjà, des experts avaient été invités à examiner le site. Dans 25 articles publiés dans diverses revues scientifiques internationales, ils ont dévoilé que des hommes préhistoriques avaient vécu dans cette zone, ils ont même pu dire comment ceux-ci s’étaient adaptés aux conditions environnementales locales changeantes», a déclaré la vice-ministre Ðang Thi Bích Liên. Et d’ajouter : «Puis, les membres du Comité du patrimoine mondial ont constaté que Tràng An faisait partie des rares patrimoines culturels et naturels à être restés aussi bien préservés. Deux organisations conseillères du comité ont même classé Tràng An parmi les plus beaux sites d’Asie du Sud-Est».

À Tràng An, nature et culture sont étroitement imbriquées.

Un site mixte nature/culture

Comme a tenu à le souligner Ðang Thi Bích Liên, le site a été reconnu pour ses valeurs autant culturelles que naturelles.

Situé sur la rive méridionale du delta du fleuve Rouge, province de Ninh Binh (Nord), Tràng An est un spectaculaire paysage karstique sillonné de vallées, pour certaines inondées, et encadré de falaises. Dans les grottes les plus en altitude ont été trouvées des traces d’activités humaines datant de 30.000 ans. Elles illustrent l’occupation de ce massif par des chasseurs-cueilleurs et leur adaptation aux changements climatiques et environnementaux. Tràng An comprend aussi Hoa Lu, l’ancienne capitale du Vietnam aux Xe et XIe siècles, ainsi que des temples, pagodes et paysages de rizières, des villages et lieux sacrés.

Tràng An n’est pas seulement un paradis pour les amoureux de la nature, c’est aussi un lieu sacré pour les bouddhistes. Bái Ðính est le complexe de pagodes le plus vaste du Vietnam et l’un des plus importants centres du bouddhisme du pays et même de l’Asie du Sud-Est. Il comprend l’ancienne pagode de Bái Ðính et la nouvelle pagode homonyme aux 12 records avec, notamment, sa cloche en bronze de 36 tonnes, sa statue de Bouddha de 100 tonnes...

Tràng An compte 50 grottes reliant 30 petites vallées qui se succèdent sur environ 10 km du nord au sud. On passe de l’une à l’autre en barque, admirant à la lueur des torches de nombreuses stalactites et stalagmites dont les formes fantasques ont donné leur nom à la plupart d’entre elles.

Ha Long terrestre

Le complexe d’écotourisme de Tràng An a été créé sur décision N°728 du 9 avril 2008 du Comité populaire de Ninh Binh. S’étendant sur plus de 2.000 ha au nord-est de cette province, il est divisé en différentes zones fonctionnelles : zone centrale, zone touristique de cavernes, zone des pagodes de Bái Ðính et zone de services touristiques.

Tràng An est parfois surnommé la «baie de Ha Long terrestre». Le seul bruit d’origine humaine qui vient rompre le silence des montagnes est celui des rames. Ses écosystèmes uniques abritent plusieurs dizaines d’espèces végétales et animales endémiques. Près de 580 plantes, dont 10 inscrites au Livre Rouge du Vietnam, ont été recensées. Parmi la faune, l’espèce la plus emblématique est le langur de Delacour, une espèce de primate en danger critique de disparition, endémique du Vietnam (il n’en resterait que 250 dans la nature).

Minh Quang/CVN

 

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