Une stratégie de développement des sciences et technologies jusqu'en 2020

Les contributions du secteur vietnamien des sciences et technologies au développement socioéconomique du pays sont incontestables. Il est toutefois loin de satisfaire aux besoins de celui-ci. Entretien sur ce point entre le ministre des Sciences et des Technologies, Hoàng Van Phong, et le journal en ligne VietnamNet.

Pourriez-vous présenter la Stratégie nationale de développement des sciences et technologies ?

La Stratégie nationale de développement des sciences et des technologies pour la période de 2000-2010 fait actuellement l'objet d'une réévaluation sur un plus long terme, avec une vision pour 2020. Au cours des 9 années passées, sous la direction directe du gouvernement et grâce à l'étroite collaboration des services et ministères, les 4 points importants de la stratégie ont été mis en œuvre. Il s'agit du renouvellement des modalités d'activité des organismes scientifiques, du développement du marché des technologies, de l'exploitation des potentiels de ce secteur et enfin, de l'encouragement de son intégration au monde. Afin de mieux les poursuivre, le ministère des Sciences et des Technologies cherche à perfectionner les mécanismes de gestion compte tenu de l'intégration du pays au monde. Il a d'ailleurs décidé d'attribuer une autonomie aux organismes scientifiques et de davantage considérer le rôle privilégié des entreprises dans ce secteur.

Quelle est selon vous, aujourd'hui, la place du Vietnam sur la carte mondiale des sciences ? Et comment la faire progresser ?

Le Vietnam est un pays en développement qui accède au statut de pays de faible revenu. Mais il s'agit d'une situation globale, s'agissant plus spécifiquement des sciences et technologies, elles n'en sont pas encore à ce stade… Ce qui ne signifie pas pour autant que le Vietnam n'ait pas de domaines scientifiques et techniques qui soient en avance. Il ne peut en effet y avoir d'économie ayant une croissance telle celle du Vietnam sans qu'il n'existe un apport de ce secteur. Par ailleurs, du fait de la rapidité du développement socioéconomique comme des progrès scientifiques, la recherche nationale ne parvient pas aux résultats que l'on attend d'elle.

Ce double constat effectué, d'une part, la nouvelle stratégie, une projection sur les 15 à 20 années à venir, privilégiera l'exploitation de l'intelligence humaine concrétisée par les millions d'inventions existant dans le monde. En d'autres termes, le pays les exploitera, bien entendu librement si elles sont tombées dans le domaine public ou en acquérant les droits d'exploitation au cas contraire, et ce avec ou sans transferts de technologies subséquents. D'autre part, s'agissant du second point, les scientifiques devront faire l'objet d'une grande préoccupation de la part du gouvernement, et même être au coeur du renouvellement de ce secteur afin que la recherche nationale puisse prendre part à l'effort économique de notre nation.

Votre appréciation des relations entre le monde des scientifiques et les milieux d'affaires ?

Ces relations ont été établies, elles existent demeurent insuffisantes. Actuellement, il y a déjà beaucoup de recherches fructueuses au Vietnam qui demeurent de fait inexploitées. Ce sont les entreprises qui vont aider les scientifiques à mettre en pratique leurs ouvrages. Aussi le gouvernement et le ministère des Sciences et des Technologies confient d'importants projets d'applications scientifiques aux entreprises, les assistent de même que les scientifiques, notamment en légiférant avec la Loi sur la propriété industrielle et celle sur les transferts de technologies pour leur donner les conditions idoines à la protection de leurs travaux.

Les scientifiques vietnamiens à l'étranger bénéficient de bonnes conditions pour valoriser leurs talents. Pourquoi n'atteignent-ils pas les sommets de la science mondiale par exemple le prix Nobel ?

Pour 3 raisons, d'abord la réalité que la plupart des prix Nobel sont issus de pays développés, et de très peu de pays en voie de développement ou, a fortiori, sous développés. D'ailleurs, il faut ajouter que les scientifiques vietnamiens formés ou travaillant dans les universités et instituts de recherches de premier rang mondial ne sont pas nombreux, d'où une faible probabilité d'être distingués. Ensuite, être ainsi distingué suppose en général d'avoir témoigné d'une grande créativité. Or il faut dire que la science vietnamienne pêche encore un peu sur ce point, par excès de formalisme peut-être, en tout cas elle doit encore faire des progrès... Enfin, en dernier lieu, tout dépend de la volonté propre des scientifiques !

Linh Thao/CVN

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