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L'alunisseur de l'entreprise américaine Intuitive Machines devant la surface de la Lune, sur une image publiée le 21 février 2024 par l'entreprise. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le signal reçu était toutefois faible et l'état de l'alunisseur n'était pas complètement clair dans l'immédiat.
"Nous pouvons confirmer sans aucun doute que notre équipement est sur la surface de la Lune, et que nous transmettons un signal", a déclaré Tim Crain, responsable chez Intuitive Machines, durant le direct vidéo de l'entreprise.
L'alunissage a eu lieu à 17h23 heure de Houston, au Texas, où se trouve la salle de contrôle de l'entreprise (23h23 GMT).
L'alunisseur Nova-C, qui transporte notamment des instruments scientifiques de la Nasa, mesure un peu plus de quatre mètres de haut. Il a décollé la semaine dernière de Floride et est entré en orbite lunaire mercredi 21 février.
La descente tant redoutée a pris environ une heure.
Des lasers de l'alunisseur qui devaient normalement permettre à l'appareil de se guider n'ont pas fonctionné, mais les équipes d'Intuitive Machines ont pu utiliser en remplacement un instrument de la Nasa à bord, qui ne devait qu'être testé durant la mission.
La Terre prise par la sonde lunaire d'Intuitive Machines, qui doit tenter de se poser sur la Lune jeudi 22 février. |
Photo : Intuitive Machines/AFP/VNA/CVN |
Une dizaine de minutes avant le moment de l'atterrissage, une importante poussée du moteur a servi à freiner Nova-C, le préparant pour sa descente finale, à la verticale à partir de 30 mètres d'altitude. L'alunisseur était alors complètement autonome.
Un petit engin équipé de caméras, développé par l'université d'aéronautique Embry-Riddle, devait alors être éjecté de l'alunisseur pour capturer de l'extérieur le grand moment.
Nova-C devait réduire sa vitesse de 1.800 mètres par seconde à un mètre par seconde au moment où ses six pieds toucheront le sol.
Il s'agit du premier atterrissage d'une sonde américaine sur la Lune depuis la fin du mythique programme Apollo, en 1972.
L'Inde et le Japon ont récemment réussi à s'y poser grâce à leurs agences spatiales nationales, devenant les quatrième et cinquième pays à le faire, après l'Union soviétique, les États-Unis et la Chine.
Mais plusieurs entreprises -- israélienne, japonaise et américaine -- avaient jusqu'ici échoué à reproduire la même prouesse.
La Russie a également raté un alunissage cet été.
Photo diffusée par la Nasa le 7 février 2024 de l'alunisseur Nova-C au centre spatial Kennedy, en Floride. |
Photo : NASA/SpaceX/AFP/VNA/CVN |
Pôle sud lunaire
L'endroit qui était visé par Intuitive Machines se trouve à environ 300 kilomètres du pôle sud de la Lune. Le cratère faisant office de piste d'atterrissage est nommé Malapert A, du nom d'un astronome du 17e siècle.
Le pôle sud lunaire intéresse car il s'y trouve de l'eau sous forme de glace, qui pourrait être exploitée.
La Nasa souhaite y envoyer ses astronautes à partir de 2026 avec ses missions Artémis.
C'est notamment pour préparer ces missions qu'elle cherche à étudier de plus près cette région.
Pour le faire, elle utilise son tout nouveau programme, nommé CLPS (pour "Commercial Lunar Payload Services"). Au lieu de développer elle-même des vaisseaux pour la Lune, l'agence spatiale américaine a chargé des sociétés privées d'y emporter son matériel scientifique.
Intuitive Machines est l'une des entreprises sélectionnées, et le montant de son contrat avec la Nasa pour cette première mission, nommée IM-1, s'élève à 118 millions de dollars.
L'objectif est de réduire les coûts pour l'agence publique, de pouvoir faire le voyage plus fréquemment, mais aussi de développer l'économie lunaire. Et ce malgré les risques d'échec.
Une première mission du programme, menée par l'entreprise américaine Astrobotic, n'avait pas réussi à atteindre la Lune le mois dernier.
AFP/VNA/CVN