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Pollution de l'air à Bangkok, en Thaïlande. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Alors que 300.000 décès prématurés sont imputables chaque année à la pollution atmosphérique dans l'Union européenne, les Vingt-Sept se fixent formellement pour 2050 un objectif "zéro pollution".
Première étape pour y parvenir : eurodéputés et négociateurs des États membres se accordés mardi soir 20 février sur des limites plus strictes pour 2030 pour plusieurs polluants: particules fines, dioxyde d'azote, dioxyde de soufre...
"Une étape majeure pour garantir un avenir plus sain" en révisant "des normes obsolètes dont certaines dataient de 15 à 20 ans", a salué l'eurodéputé social-démocrate Javi Lopez, rapporteur du texte.
Chaque pays devra élaborer une feuille de route détaillée, selon l'accord, qui doit encore être formellement confirmé par États et eurodéputés.
Pour le dioxyde d'azote et les particules fines inférieures à 2,5 micromètres (PM2.5) --très nocives car elles pénètrent profondément dans les poumons--, les valeurs limites annuelles permises seront abaissées de plus de moitié en 2030 par rapport à aujourd'hui.
"Les normes seront à nouveau révisées d'ici décembre 2030, puis au moins tous les cinq ans, et plus souvent si des avancées scientifiques le justifient, telles que des lignes directrices révisées de l'OMS", précise un communiqué du Parlement.
Mais pour l'heure, les nouveaux objectifs fixés pour 2030 restent bien en-deçà des recommandations de l'organisation internationale, mises à jour en 2021.
Dans leur mandat initial mi-septembre, les eurodéputés réclamaient l'alignement strict et contraignant d'ici 2035 avec les lignes directrices de l'OMS. Les États membres, eux, soutenaient simplement les valeurs à échéance 2030 proposées par la Commission européenne, bien moins drastiques.
"Accélérateur des inégalités"
S'inscrivant dans le Pacte vert, la législation a fait l'objet d'âpres pourparlers, nombre d'États - à l'instar des eurodéputés PPE (droite) - plaidant pour des normes moins contraignantes et de larges dérogations.
Au final, les États pourront demander que l'échéance 2030 soit reportée jusqu'en 2040 en cas de conditions spécifiques: par exemple lorsque les réductions de polluants exigent le remplacement d'une partie "considérable" des systèmes de chauffage domestique, ou en cas de relief montagneux défavorable.
"Les progrès accomplis dans la loi laissent un goût amer. Dans de nombreuses régions, les citoyens devront peut-être attendre plus d'une décennie pour respirer un air plus sain", soupire Ugo Taddei, de l'ONG ClientEarth, appelant les États à prendre "des mesures concrètes pour protéger les plus vulnérables".
"L'air pur est une nécessité: il représente une meilleure santé, plus de justice sociale, une économie plus efficace. La pollution de l'air agit comme un accélérateur des inégalités sociales", a commenté mardi le commissaire européen à l'Environnement Virginijus Sinkevicius.
AFP/VNA/CVN